
La décision a provoqué l’émoi dans le milieu du sport : le dispositif Pass’Sport, qui permettait aux familles modestes de bénéficier d’une aide de 50 euros pour inscrire leurs enfants à un club, ne concernera plus que les 14-17 ans à partir de la saison 2025-2026. Une réduction drastique : ce sont près de trois millions d’enfants issus de foyers précaires qui vont être exclus de cette allocation, à l’heure où 37 % des enfants de 6 à 10 ans ne respectent pas les recommandations de l’OMS en matière d’activité physique.
Outre les nombreuses fédérations sportives, du football au judo en passant par le basket et le tir à l’arc, de nombreux élus ont fait part de leur mécontentement – et c’est un euphémisme – quant à cette décision. « Dans nos villes, dans nos ruralités, dans nos banlieues, la création du Pass’ Sport et la vague sportive des JOP ont fait exploser le nombre d’inscrits dans nos clubs, peut-on lire dans le communiqué signé par une centaine de conseillers municipaux, députés et maires, dont celle de Chanteloup-les-Vignes, Catherine Arenou. Le Pass’ Sport a donné un coup d’arrêt à la discrimination financière dans l’accès au sport ». Et ce pour une économie de 40 millions d’euros, « une mesure dérisoire au regard du budget de l’État » et « un mauvais calcul budgétaire de la part de Bercy » selon les signataires de la missive.
Ces derniers s’inquiètent des conséquences de ce qu’ils qualifient d’« injustice sociale ». « Dans les clubs sportifs et les fédérations, l’inquiétude règne pour la prochaine rentrée sportive 2025-2026. Les Jeux Olympiques et Paralympiques ont créé, un temps, une unité nationale unique dans un pays en proie à des divisions profondes. Avec la suppression du Pass’ Sport pour les 6-13 ans, on crée des déshérités du sport. C’est le futur Léon Marchand ou la future Clarisse Agbegnenou que l’on risque de ne jamais faire émerger ».