
Une infirmière âgée de 47 ans a été condamnée par le tribunal judiciaire de Versailles le 15 juillet pour escroquerie et complicité d’exercice illégal de la médecine entre 2019 et 2022, à Trappes. « Le dossier a fait ressortir un préjudice approchant le million d’euros », relate un article de 78actu.
Ce sont l’ARS (Agence régionale de la santé) et la CPAM (Caisse primaire d’assurance maladie) qui ont mis cette affaire en évidence en se penchant sur son chiffre d’affaire. Car, pendant la période du Covid, plus de 200 personnes venaient effectuer des tests de dépistages dans son centre situé à Trappes. Sans compter les déplacements effectués à domicile auprès de ses patients habituels. Grâce à cela, elle a réalisé le plus gros chiffre d’affaire de toute l’Île-de-France.
Comment s’y prenait-elle ? L’ARS et la CPAM ont expliqué qu’elle faisait travailler d’autres personnes et qu’elle utilisait des faux documents. Pour ce faire, elle avait demandé le remboursement de certains actes fictifs, elle en surfacturait d’autres et faisait réaliser des tests Covid par des personnes qui n’étaient pas diplômées.
« Ses petites mains étaient des étudiants en médecine, des futurs médecins ou encore un aide-soignant à la retraite. Et même un salarié qui n’a jamais présenté son diplôme d’infirmier algérien ou l’équivalent belge qu’il était censé détenir. Le tout avec des faux papiers », poursuit le média local.
Par ailleurs, elle n’avait pas non plus déclaré son centre Covid de Trappes à l’ARS. « Et, cerise sur le gâteau, la quadragénaire, installée en libérale depuis 2019, avait omis de prévenir Pôle Emploi (aujourd’hui France Travail, Ndlr). Ce qui lui a permis de continuer à toucher les indemnités liées au chômage », poursuit 78actu.
Son juteux business lui a permis de financer son domicile situé à Boulogne-Billancourt, estimé à 402 975 euros. Mais également son cabinet de Trappes (260 000 euros) ou encore un appartement basé à Fréjus, pour un montant de 266 000 euros.
Lors d’un procès précédent, elle avait reconnu les faits et avait écopé de 3 ans de prison dont 2 ans avec incarcération immédiate. Elle était jusqu’alors sous contrôle judiciaire.
Lors de cette audience, son avocat avait mis en avant plusieurs arguments, notamment le contexte d’état d’urgence sanitaire de l’époque, avec plus de 8 millions de cas de Covid confirmés.
« Un arrêté du 1er juin 2021 autorisait les étudiants et les aides-soignants à effectuer des tests Covid sous la surveillance d’un infirmier […]. Pour le centre Covid de Trappes, même s’il n’était pas déclaré, il n’était pas clandestin et a servi à délivrer beaucoup de tests PCR et donc à faire valider des passes sanitaires », avait déclaré ce dernier.
Lors de son audience du 15 juillet, elle a finalement écopé de 2 ans de prison avec sursis, une interdiction de gérer pendant 5 ans et une interdiction d’exercer en libérale pendant 5 ans également. Ses biens immobiliers ont également été confisqués. Et, le tribunal a rappelé qu’elle doit encore régler 85 000 euros aux impôts.