Un coach sportif a été condamné par le tribunal pour atteintes sexuelles sur deux mineures

Une lettre anonyme envoyée à la mairie de Trappes relatait qu’un coach sportif avait entretenu des relations dérangeantes avec deux jeunes filles mineures, entre octobre 2023 et septembre 2024.

Un coach sportif âgé de 37 ans et exerçant à Trappes a été jugé par le tribunal de Versailles le vendredi 12 septembre car il devait « répondre d’atteintes sexuelles sur deux mineures, membres de son club de boxe », explique un article du Parisien.

La présidente du tribunal a commencé par lire quelques SMS échangés entre le coach sportif et ses élèves. « T’es toute fraîche de ouf », « Même à l’entraînement, quand t’es à côté de moi, j’ai envie de te toucher », sont des exemples parmi d’autres. Le ton est donné. Ce coach de boxe est également professeur d’espagnol au collège et chargé de travaux dirigés à l’UVSQ (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines).

« Il comparait pour des atteintes sexuelles sur deux mineures par un majeur abusant de l’autorité de sa fonction. En droit français, l’atteinte sexuelle, contrairement à l’agression sexuelle, caractérise une infraction commise sans violence, contrainte, menace ou ­surprise », précise l’article.

C’est une affaire qui a débuté par une lettre anonyme envoyée à la mairie de Trappes, qui met en exergue des faits commis entre octobre 2023 et septembre 2024. Dans cette missive, une femme explique qu’elle a entretenu une relation avec le mis en cause pendant deux ans.

Elle indique également avoir « découvert dans le téléphone de son compagnon des messages « à caractère sexuel et malsain », échangés avec une adolescente, adhérente du club de boxe dans lequel il intervient en tant qu’entraîneur », livrent nos confrères. La femme aurait ainsi agi « par devoir citoyen », en fournissant des captures d’écran de ces échanges, car elle craignait des « comportements possiblement dangereux », écrivait-t-elle dans la lettre.

Une enquête menée par la police a permis de mettre en évidence de nombreux messages à caractère sexuel ainsi qu’un baiser entre l’une des adolescentes et le coach après un entraînement. Le professeur raccompagnait d’ailleurs l’une des deux jeunes filles chez elle en voiture après chaque cours. Cette dernière a d’ailleurs livré aux enquêteurs avoir fait « une fellation consentie », mais évoque « un comportement déplacé car il était adulte », poursuit Le Parisien. Elle expliquera également qu’elle a déserté les cours de boxe après cet épisode.

Pour illustrer le comportement déplacé du professeur, la présidente du tribunal va également lire quelques SMS qu’il a envoyé à son frère. « La petite, elle m’a embrassé sur la bouche quand je l’ai déposée. MDR, une galère ! Je suis pas sûre que je la reverrai ». « C’est beau toutes ces chiennasses. On est des hommes, c’est normal », lit-elle devant le prévenu visiblement très mal à l’aise.

Depuis son placement sous contrôle judiciaire en mars 2025, il a été suspendu de ses fonctions dans l’enseignement. Il donne toujours des cours dans le même club de boxe mais seulement à des adultes. Face à l’assemblée, l’ex-professeur désormais, a répété à plusieurs reprises qu’il traversait à l’époque une période très compliquée. Instance de divorce, décès récent de son père et un ­alcoolisme conséquent…

« J’étais complètement out. Mais tout ça, ça n’existera plus. Je me fais suivre par une psychologue et une addictologue », s’est-il justifié. Il admet à demi mot que dans la relation qu’il a pu entretenir avec ces deux jeunes filles, il n’était « pas du tout à sa place ». « Je n’ai abusé de personne mais c’est vrai, je n’ai pas eu l’attitude que j’aurais dû avoir », poursuit-il. Car les deux adolescentes vivaient une période compliquée dans « un climat familial chaotique », selon Le Parisien, mais le coach a déclaré qu’il ignorait cela.

Le procureur de la République a ensuite pris la parole. « Toute personne adulte doit savoir mettre la distance nécessaire, modérer les sentiments qui peuvent naître chez les adolescents, à cette période délicate. Un club de sport, c’est un lieu qui doit inspirer la confiance, permettre aux jeunes de se défouler, encadrés par des adultes de confiance. Ici, la confiance a été trahie », a-t-il plaidé.

Finalement après délibération le prévenu est condamné à 8 mois de prison assortis d’un sursis probatoire. Il a l’interdiction d’entrer en contact avec les deux victimes et a également l’obligation de se soigner. Le procureur avait de son côté réclamé une interdiction de contact avec les mineurs pendant 10 ans car il estimait « inconcevable qu’une personne condamnée pour atteintes sexuelles puisse retourner travailler avec des mineurs ».

« Projeté dans les conséquences que cette décision pourrait avoir sur sa carrière dans l’enseignement, le coach de boxe a fondu en larmes sur sa chaise. Mais les juges ne se sont pas rangés à l’avis du procureur », indique le média. La présidente du tribunal a conclu l’audience par ces propos : « Vu le contexte qui entoure cette affaire, cette sanction complémentaire ne nous paraît pas appropriée. Mais que cela vous serve de leçon. Et que le tribunal ne vous revoit jamais ».