Avec le CinéMo, le septième art va à la rencontre du public

La commune mantevilloise a accueilli, la semaine dernière, le cinéma mobile de la fondation Art Explora. L’occasion pour le public scolaire et associatif de visionner et d’échanger autour de films d’art et essai, mais aussi de participer à des ateliers de découverte des métiers du cinéma.

C’est avec une certaine curiosité que les élèves du collège des Plaisances pénètrent dans le gargantuesque camion jaune et violet, parqué tout prêt de l’espace Jacques Brel. Cet engin, qui semble tout droit tiré de Transformers, c’est le CinéMo : un cinéma mobile, comme son nom l’indique, qui faisait halte du 9 au 13 septembre à Mantes-la-Ville. Au programme de ce mardi après-midi ? Le film d’animation Persepolis, adapté de la BD autobiographique de Marjane Satrapi.

Après une courte introduction par une médiatrice, les collégiens mantevillois entament une plongée au cœur des tensions politiques qui frappent l’Iran dans les années 70 et 80. Un sujet qui peut paraître lourd pour un public non initié. Mais la sensibilité, l’humour et le style visuel que met en œuvre Marjane Satrapi pour conter son histoire font mouche, à en croire les rires et les réactions stupéfaites qui s’élèvent des rangs de la salle. « Elle utilise des mots très grossiers », s’étonne un élève, alors que les lumières se rallument et que le débat post-film s’engage. « Ils fument et boivent beaucoup », observe l’une de ses camarades, tandis qu’un autre collégien loue l’animation.

Le CinéMo était déjà passé dans le coin, à Hardricourt, au mois de juillet dernier.

S’ensuit alors un échange sur le propos du film et le parcours d’émancipation de l’autrice, mené par la médiatrice du CinéMo. Car il est bien là, le cœur du projet : faire découvrir des films et nourrir un débat autour du septième art. Mais pas avec n’importe quel public. « On se déplace dans les zones rurales et les communes avec des Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), nous explique Valentine Rofman, responsable du CinéMo pour la fondation Art Explora, à l’origine de ce dispositif soutenu par Canal+. Le but est de faire venir un public qui n’a pas forcément accès au films d’art et d’essai pour différentes raisons ». Si trois séances étaient accessibles à tous les publics pendant la semaine, la majorité étaient réservées aux scolaires, au service sénior ou encore à différentes structures sociales, de Handi Val de Seine à la Réussite éducative.

La programmation, qui se voulait éclectique (de Moonrise Kingdom au Grand Bain en passant par Ma Vie de Courgette), a été imaginée en amont de la tournée régionale du CinéMo par un comité de sélection composé à la fois de personnalités issues du monde du cinéma et du milieu associatif. Le tout autour d’un thème commun, « Un pas vers l’autre ». Mais il n’y a pas seulement des projections dans ce camion flambant neuf. « On propose aussi des ateliers pratiques liés au cinéma, sous la forme d’un cadavre exquis, raconte Valentine Rofman. Un premier groupe écrit un scénario, avant que le suivant ne filme les scènes, et qu’enfin un autre se charge du son et du doublage. À la fin, on arrive à un court-métrage ».

Sorti d’usine il y a tout juste 4 mois et inauguré au Festival de Cannes, le CinéMo poursuit désormais sa tournée francilienne en Seine-et-Marne du côté de La Ferté-sous-Jouarre jusqu’au 20 septembre, puis de Chevry-en-Sereine les 23 et 24 du même mois. Avant d’aller arpenter les routes de la région Auvergne-Rhône-Alpes au début de l’année 2026.