Cela faisait longtemps que le projet dit du « pont d’Achères » n’avait pas alimenté les débats. Mais il y a un peu plus de deux semaines, des pelles hydrauliques se sont mises au travail du côté de Triel-sur-Seine et d’Achères afin d’abattre des arbres situés sur le tracé de la future 2×2 voies qui doit traverser la Seine au niveau d’Achères.
De quoi provoquer l’ire des opposants aux projets, car quelques jours plus tôt, celui-ci prenait du plomb dans l’aile : Cédric Aoun, maire de Triel-sur-Seine, a annoncé qu’il refusait finalement de rétrocéder les chemins ruraux de sa commune situés sur le tracé, et dont le conseil départemental a besoin pour construire la liaison RD30-RD190. La raison ? L’abattage d’une centaine d’arbres sur le terrain communal, qu’il a souhaité éviter en proposant un autre tracé en juin dernier. En vain. « Je déplore le fait que mes propositions alternatives pour préserver notre patrimoine arboré n’aient pas été prises en considération », déclarait-il le 16 septembre sur ses réseaux sociaux. Pas de quoi calmer les ardeurs du Département des Yvelines, qui assure de son côté que des arbres seront plantés dans le cadre du projet en compensation.
« On n’est pas sûr que le projet aille à son terme, on a peut-être coupé des arbres pour rien », se désole Louis-Armand Virey. L’élu d’opposition achérois (Du concret pour Achères avec gauche citoyenne et écologiste) était sur les lieux de l’abattage d’arbres le long de la RD30, le jeudi 19 septembre dernier, aux côtés du président de l’association Non au pont d’Achères Denis Millet. « Pour nous c’est un désastre, car encore une fois, on saccage la nature, dénonce ce dernier. Je ne comprends pas qu’après la décision du maire de Triel, personne du Département n’ait demandé aux sociétés de surseoir aux abattages tant que le sujet n’est pas clos, car en plus, les recours juridiques ne sont pas terminés ».
Un huissier s’est également rendu sur les lieux pour « constater l’absence de balisage clair et d’affichage d’arrêté préfectoral » sur le chantier. En attendant, malgré les procédures en cours, l’abattage perdure cette semaine, au grand dam de la sénatrice des Yvelines Ghislaine Senée. « Après avoir massacré la pointe naturelle de l’île de la Dérivation et le chemin des berges, les conséquences environnementales directes de ce projet de liaison routière se font plus évidentes, a-t-elle déclaré dans un communiqué. […] Le projet de liaison RD30-RD190 est le résidu d’une vision de l’aménagement du territoire obsolète, consistant à toujours plus bétonner pour faciliter ou détourner un trafic routier qui créera de nombreux goulots d’étranglement et donc de nouveaux espaces de congestion ».
Contacté, le Département des Yvelines n’a pas répondu dans le temps imparti à la publication de cet article.
Une « Marche des résistances » dimanche
Dans le cadre du mouvement national du même nom, une « Marche des résistances » partira du croisement RD30-Rue de Seine à Achères, ce dimanche 28 septembre à 14 h 30, pour apporter son soutien à tous les mouvements, associations, personnes « en lutte pour le climat, la justice, les libertés »… et pour dire non au projet dit du « pont d’Achères ».