Aussitôt ouverte, la maison de santé déjà menacée ?

La Maison de Santé pluridisciplinaire L’Armada a été inaugurée le 18 septembre. Avec plus d’une quinzaine de professionnels, elle a l’ambition de soigner les patients de A à Z. Sauf qu’avec deux des trois médecins généralistes proches de la retraite, son avenir reste incertain.

Bâtie sur les « ruines » de l’ancienne Maison de Santé Pluridisciplinaire (MSP) Philippe Marze, L’Armada pourrait finir comme sa prédécesseuse. « Nous avions deux adresses, explique Marion Creusvaux, co-gérante et psychomotricienne, ici (35 avenue Charles-de-Gaulle aux Mureaux, Ndlr) et la principale au 44 avenue Aristide Briand. » Sauf qu’au fur et à mesure des années, les 9 médecins généralistes sont partis à la retraite avec comme conséquence des rentrées d’argent moindres. « On a essayé de négocier avec le bailleur pour revoir les mensualités à la baisse mais ce n’était pas possible » déplore Sophie Mahut, elle-même médecin généraliste et autre co-gérante de l’Armada.

Toutefois, malgré ces événements, les deux professionnelles de santé restaient souriantes pour l’inauguration de leur MSP le 18 septembre : « C’est un projet de santé qui se fait en fonction du diagnostic du territoire. » Elle repose sur plusieurs axes : des activités physiques pour les plus âgés grâce aux kinésithérapeutes, un pôle enfant disposant de plusieurs orthophonistes et de psychomotriciens et une attention particulière à la santé mentale. « Pour celles et ceux qui ont besoin d’un accompagnement psychologique sans avoir besoin d’un psychiatre » précise la médecin ­généraliste.

Pour garder son agrément « MSP », il faudra garder au minimum 2 médecins généralistes.

Elles louent également une équipe qui « s’est trouvée ». Beaucoup travaillaient déjà à la MSP Philippe Marze mais il y a aussi quelques petits nouveaux comme Amélie Tétillon. La kinésithérapeute avait déjà réalisé un stage il y a un an alors qu’elle étudiait au campus santé de Bècheville. « C’est une très bonne équipe avec une prise en charge pluridisciplinaire qui peut aller des bébés aux adultes. Le fait qu’on soit proches, cela apporte beaucoup de choses au quotidien » analyse-t-elle. Sa consœur, Anne-Sophie Akrich, abonde en son sens : « Les jeunes préfèrent travailler ensemble ­dorénavant. »

Marion Creusvaux aimerait attirer d’autres professionnels – un diététicien, des ergothérapeutes et un orthophoniste en plus – tout en travaillant sur l’aspect transversal des différents soins. « La santé ne s’arrête pas aux portes de la MSP. Nous avons des relations étroites avec la MDPH, les maisons de sport santé, la CRAMIF et le CCAS des Mureaux » énumère la psychomotricienne. Cependant, les inquiétudes demeurent. « Sur les trois médecins généralistes dont nous disposons, deux sont censés partir à la retraite dans les trois ans à venir » avance le docteur Mahut. Sauf que pour garder l’agrément « MSP », il faut au moins deux médecins généralistes.

La Mairie tente déjà de solutionner les problèmes. « On travaille actuellement avec le bailleur pour multiplier la surface, indique Damien Vignier, maire-adjoint en charge du sport et de la Santé. On veut aussi accueillir des internes et des nouveaux médecins et pour cela il faut aussi réfléchir où les loger. » Par ailleurs, un contrat local de Santé devrait être signé prochainement – « cela nous permettra d’apporter plus de lumière sur la ville » ajoute le candidat à la prochaine élection municipale – des actions qui rendent la Ville optimiste : « Nous aurons des bonnes nouvelles d’ici la fin de l’année. »