Deux associations fusionnent pour une meilleure prise en charge des enfants handicapés

Après dix ans de discussion, le syndicat Handi Val de Seine a enfin absorbé l’association ASOIMEEP le 3 octobre. Avec pour seul et unique but : une meilleure prise en charge des enfants handicapés dans le secteur.

Dans la salle des mariages de la mairie de Poissy, une « union » a été célébrée le 3 octobre : celle entre Handi Val de Seine et l’ASOIMEEP. L’intégralité des participants préférait d’ailleurs ce terme à l’intitulé officiel : l’absorption, par le syndicat intercommunal de l’association pisciacaise. « Cela fait un peu OPA hostile, note Sandrine Berno dos Santos, l’édile de la cité Saint-Louis, alors que dans les faits, c’est tout l’inverse. » En effet, ce rapprochement était devenu une nécessité. L’association présidée par Philippe Dompeyre faisait face à plusieurs difficultés, notamment la réhabilitation de son hôpital de jour. Des négociations débutent autour de ce sujet dès 2015, puis en juin 2019, le principe de fusion est entériné. Sauf que six mois plus tard, la pandémie du COVID ­déferle sur l’Hexagone.

« Chacun est parti gérer ses urgences et les négociations n’ont repris qu’en 2024 » explique Antonio Garcia, le directeur général d’Handi Val de Seine. « Mais l’adage dit « mariage plus vieux, mariage heureux » » s’amuse Yann Scotte, le président du syndicat. Pour qu’il le soit, Handi Val de Seine a dû montrer patte blanche. Les familles comme les salariés de l’ASOIMEEP se demandaient à quelle sauce ils allaient être mangés. « Les enfants allaient-ils rester sur Poissy ? » étaient une des principales inquiétudes, révèle Sandrine Berno dos Santos.

Finalement, chaque personne présente dans l’un des trois établissements gérés par l’association pisciacaise (l’institut médicoéducatif, le SESSAD et l’hôpital de jour) ne bougera pas, sauf en cas de mobilité volontaire. « Le seul qui va être mangé, c’est moi » ironise Philippe Dompeyre, qui quittera donc ses fonctions de président de l’ASOIMEEP. Le conseiller municipal reste cependant ravi de « voir deux organismes partager les mêmes valeurs d’humanisme » fusionner.

D’autres engagements ont été pris comme conserver l’intégralité des effectifs existants ainsi que contribuer activement à l’amélioration continue de la qualité et de la sécurité de l’accompagnement des personnes accueillies. Dans cette optique, les travaux de l’hôpital de jour vont donc bel et bien avoir lieu, et surtout, il va pouvoir obtenir sa certification de la part de la Haute autorité de Santé (HAS). Celle-ci, valable quatre ans, permettra à Handi Val de Seine de travailler sur un projet important : le déménagement de cet établissement, toujours dans la commune pisciacaise.

Le syndicat lorgne sur l’ancienne crèche, situé au niveau de la Collégiale, actuellement à l’abandon. Les murs appartenant toujours à la Mairie, les discussions pour une cession seront plus simples. En tout, Handi Val de Seine prévoit de dépenser près de 8 millions d’euros, une somme qui ne lui fait pas peur malgré la conjoncture actuelle. « C’est important pour les 120 enfants que gère l’ASOIMEEP » ­rappelle Antonio Garcia.