FAM de Bècheville : après son passage, l’ARS bloque toujours les admissions

L’ARS a rendu public le 7 octobre son rapport sur le foyer d’accueil médicalisé de Bècheville. Même si des « améliorations » ont été constatées, l’établissement interdit de nouvelles arrivées. La faute à « une situation qui compromet gravement la qualité et la sécurité de leur prise en charge ».

« Un FAM sans le soin. Il n’y a pas de médecin généraliste, pas de psychiatre, et ce depuis son ouverture. » C’est dans ces termes peu élogieux que l’Agence régionale de Santé de l’Île-de-France qualifie le foyer d’accueil médicalisé de Bècheville dans son rapport datant du 7 octobre. Celui-ci fait suite à un contrôle inopiné réalisé le 13 février dernier, alors que la Fondation des Amis de l’Atelier – entreprise gérante du FAM – a refusé les sollicitations des conseils départementaux des Yvelines et des Hauts-de-Seine suite aux multiples réclamations de familles sur la qualité des prises en charge et le management. Celles-ci n’avaient pas hésité à exprimer leur émoi dans la presse (dans le Parisien notamment), voire à entamer une grève de la faim.

De plus, neuf associations venant en aide à ces personnes – dont Autisme France – avaient envoyé en juin un courrier à douze destinataires, dont Catherine Vautrin, la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles de France. « Les dérives maltraitantes inadmissibles du Foyer d’accueil médicalisé de Bècheville ne sont malheureusement pour nous que le triste constat d’un drame annoncé. Depuis la conception même de ce projet jusqu’à son ouverture et en passant par le cadre de l’appel à projet, nous n’avons cessé de dénoncer son caractère « hors sol », irresponsable, indigne » avaient-elle rappelé.

L’ARS a donc émis cinq prescriptions, trois recommandations et trois injonctions. La principale est le maintien de la suspension des admissions. Elle demeure justifiée tant que les équipes médicales, paramédicales et éducatives ne sont pas stabilisées tant du point de vue quantitatif que qualitatif. La Fondation des Amis de l’Atelier doit désormais mettre en place des mesures correctives comprises entre immédiatement et dans un an. En cas de non-respect, elle pourrait être sanctionnée financièrement. Cela pouvant même aller jusqu’à « la mise sous administration provisoire, à la suspension ou à la cessation totale ou partielle de l’activité de l’établissement ».