Ma Bonne Étoile veille sur l’économie circulaire

Fondée il y a 7 ans, Ma Bonne Étoile propose des solutions réutilisables pour remplir tout un tas de composants alimentaires. Le 9 octobre, ils ont étoffé leur gamme grâce au rachat de la société marseillaise officiant dans le même secteur d’activité : Anotherway.

Elizabeth vient du Texas, d’Austin précisément, la capitale et la quatrième ville la plus peuplée de cet État d’Amérique. Plus jeune, elle ne s’intéressait absolument pas à la langue française. Selon elle, parler la langue de Molière donnait un côté snobinard. Mais le karma va la rattraper. Elle tombe sur Nicolas, alors en échange estudiantin dans la patrie de l’Oncle Sam, et cela va être le début d’une belle histoire d’amour. Ensemble, ils vont vivre dans plusieurs pays comme la Turquie, au gré des mutations de Nicolas, désormais ingénieur chez PSA, puis se fixent à Verneuil-sur-Seine en 2004 avec leur petite tribu constituée de cinq enfants.

Sauf que cela fait beaucoup de bouches à nourrir et pour le goûter, alors quoi de plus simple que de leur donner une célèbre marque de compote en gourde. Mais la maman a beau les acheter par pack de 70, l’intégralité est consommée rapidement. Surtout, elle voit tout ce plastique s’accumuler dans sa poubelle jaune et se demande comment y remédier. Il y a bien des solutions mais la marmaille est réticente. « Non, on ne va pas prendre des Tupperware pour aller au foot, maman. C’est ridicule. » sourit Elizabeth en imitant un de ses rejetons.

Elle commence à imaginer « Squiz », une gourde réutilisable, au même moment où son conjoint est en train de plancher sur un MBA. « Elizabeth est arrivée dans l’exploration de son projet à un moment où elle avait besoin de davantage de compétences, Et quoi de mieux que de s’associer surtout qu’on était plutôt complémentaires en termes de profil » explique-t-il. 2014 marque le point de départ dans l’aventure entrepreneuriale avec toutes les joies et les difficultés que cela comporte. « Mes parents m’ont dit « mais vous êtes fous » » se ­remémore Nicolas. Fous mais crédibles.

Le pitch plaît tellement aux professionnels de BGE Yvelines et du Réseau Initiative Seine Yvelines que les investisseurs mettent plus que la somme demandée. La success story se poursuit – plus de deux millions de gourdes vendues – mais connaît quelques soubresauts en 2019 alors qu’ils élargissaient leur gamme. « Nous sommes passés pas loin de la fermeture, avoue le couple, les acheteurs étaient plus focalisés sur l’inflation que sur le fait de rentrer nos nouveaux produits. Mais depuis un an c’est reparti. » En plus de réussir le pari de l’économie circulaire, Ma Bonne Étoile parvient à remporter celui de la production locale : la société vernolienne dispose de plusieurs fournisseurs dans le Mantois, son logisticien est basé à Trappes et la fabrication se trouve dans la Sarthe.

De plus, elle va rentrer dans une autre dimension en rachetant Anotherway. Cette entreprise marseillaise avait notamment mis au point un shampoing à pastille à dissoudre. « On se croise depuis plusieurs années, ils ont les mêmes pratiques, les mêmes leveurs de fonds et pour les mêmes montants » indique Nicolas. En plus de compléter leur gamme, l’entreprise à « impact positif » pourra étoffer son nombre de clients. En effet, ayant déjà pignon sur rue dans des enseignes spécialisées comme Biocoop et La Vie Claire, elle souhaite s’attaquer à la grande distribution.