Bientôt une meilleure prévention des risques pour les riverains de l’usine Seine Aval

L’association CAPUI, grâce à une pétition rassemblant plus de 5 000 signatures, a obtenu auprès de la Sous-préfecture de Saint-Germain-en-Laye l’organisation future d’exercices simulant un accident à l’usine Seine-Aval du SIAAP et, plus globalement, une meilleure communication pour faire connaître les risques liés à cette usine classée Seveso seuil haut.

« Beaucoup de riverains ne savent pas qu’ils vivent à côté de quelque chose qui peut potentiellement être très dangereux ». C’est à partir de ce constat que l’association CAPUI (Collectif pour l’Annulation des Pollution Urbaines et Industrielles), par la voix de l’un de ses administrateurs Sébastien Dupont, a lancé une pétition il y a plus d’un an. L’association de défense de l’environnement, qui regroupe les habitants des communes riveraines de la station d’épuration « Seine Aval » d’Achères, réclame en effet depuis de nombreux mois une meilleure prévention des risques liés à cette usine classée Seveso seuil haut.

« L’objectif était de sensibiliser à la fois la Préfecture et les élus quels qu’ils soient au fait qu’on a le sentiment d’être abandonnés, développe Sébastien Dupont. On sait qu’il y a eu des exercices impliquant le SIAAP, la Préfecture et les maires des villes voisines, mais jamais la population. Alors qu’aujourd’hui, quand on discute avec les riverains, on a vraiment conscience qu’ils n’ont aucune connaissance des risques, et encore moins des comportements à adopter en cas d’accident, car il n’y a jamais eu de communication à ce sujet ».

Plusieurs mois et plus de 5 000 signatures plus tard, l’association obtient un rendez-vous avec la sous-préfète des Yvelines, Laëtitia Cesari-Giordani, qui accepte d’entendre leurs revendications. Une rencontre qui a porté ses fruits : le CAPUI a obtenu l’organisation d’un exercice d’alerte simulant un accident majeur à l’usine Seine Aval du SIAAP, impliquant la population, les services de l’État et les établissements accueillant du public comme les écoles ou les Ehpad. Ces exercices d’alerte devraient s’accompagner d’une large information préalable via des réunions publiques, des publications sur les réseaux sociaux et les sites internet des communes, et des distributions massives de flyers concernant la conduite à adopter. « On est satisfait,on a bien apprécié cette discussion avec la sous-préfète qui était ouverte et compréhensive vis-à-vis de nos problématiques. Mais maintenant, il va falloir que les actions suivent, tempère l’administrateur de l’association. Ce qu’on attend maintenant, c’est que le SIAAP communique sur les risques et les comportements à adopter ».

Bientôt une usine d’incinération de boues ?

Les membres du CAPUI sont également ressortis de leur rencontre avec la sous-préfète avec une mauvaise nouvelle : la construction d’une usine d’incinération de boue serait à l’étude. « Dans les années 80, le CAPUI avait été créé pour lutter contre un premier projet d’usine d’incinération, raconte Stéphane Dupont. La mobilisation avait été énorme, et l’État avait fini par reculer. On n’a pas encore toutes les informations du pourquoi du comment, mais il y a une volonté claire de cesser les épandages. On a rappelé qu’on y est complètement opposés : on a déjà les nuisances olfactives et sonores et le risque Seveso, on va pas y rajouter une pollution de l’air… ».