Le festival Blues sur Seine veut « s’ancrer à nouveau sur le territoire »

Avec une programmation mêlant têtes d’affiches internationales et pépites émergentes, du 7 au 22 novembre, l’équipe du festival Blues sur Seine promet une édition ambitieuse, tant au niveau de ses concerts que de ses actions culturelles.

JC Photos

La 26ème édition de Blues sur Seine sera celle des retours. Celui de nombreuses têtes d’affiches bien connues des habitués, comme Ben l’Oncle Soul le 21 novembre à Mantes-la-Ville, ou de Faada Freddy (8 ans après) pour ouvrir les hostilités, le 7 novembre à Conflans-Sainte-Honorine. Retour, également, du Tremplin musical, abandonné il y a deux ans et qui permettra au public de découvrir de nouveaux talents sélectionnés avec soin ces derniers mois, le 9 novembre à Mantes-la-Jolie.

Mais aussi retour dans deux communes importantes de la Vallée de Seine, Poissy et Les Mureaux, qui n’avaient plus accueilli le festival depuis quelques années. Une véritable satisfaction pour Laura Lelong-Mazet, directrice du festival. « Le but était de s’ancrer à nouveau sur territoire, avec des têtes d’affiches internationales et, en parallèle, une programmation de découvertes avec des petites pépites nationales et internationales qu’on cherche à ­valoriser ».

Parmi ces curiosités, Laura Lelong-Mazet en porte une particulièrement dans son cœur. Une proposition à la fois originale et inclusive : un concert chansigné, à destination des personnes sourdes et malentendantes, le jeudi 20 novembre au conservatoire Quincy Jones de Mantes-la-Jolie. « J’en suis très fière, c’est un projet unique, exceptionnel, s’enthousiasme-t-elle. C’est le fruit d’un travail de fond mené depuis plusieurs mois ». C’est Emilie Hédou, véritable bâton de dynamite soul, jazz et blues, qui naviguera entre ses propres compositions et des reprises du répertoire de Nina Simone, Janis Joplin, Tom Waits ou Etta James… le tout entièrement interprété par une chansigneuse en langue des signes françaises, amenant une dimension artistique supplémentaire mais également une ouverture aux publics sourds et malentendants.

Cette initiative est l’une des preuves de la volonté du festival de toujours se réinventer. Un impératif, à l’heure où 93 % des festivals sont en difficulté financière en France et que la moitié est déficitaire, selon le bilan du Syndicat des musiques actuelles, publié le mercredi 15 octobre. « C’est une situation compliquée, admet la directrice de Blues sur Seine. Les cachets artistiques ont augmenté, comme les coûts de la technique, de la production… Mais après 26 ans d’existence, on ne cesse de se remettre en question, car on ne sait pas si on pourra continuer l’année d’après. L’action culturelle que l’on mène avec tous les publics fait que les collectivités nous suivent, mais il faut faire un vrai travail pour prouver qu’on est toujours là, avec de nouvelles idées et de nouveaux projets ».

En tout cas, cette hausse des coûts, assumés par le festival, n’a pas influé sur le prix des billets, avec des concerts allant de 8 euros pour les premiers prix, à 30 euros pour les têtes d’affiches. « Ce n’est pas au public d’équilibrer tout ça, assure Laura Lelong-Mazet. On va quoi qu’il en coûte essayer de trouver des ressources propres et des financements avant de changer la politique ­tarifaire ».