Les délégués du personnel et la Ville vont se rencontrer suite à la tentative de suicide d’une agente municipale

Une nouvelle manifestation des agents municipaux de Limay a lieu le 18 novembre sur le parvis de la mairie. La municipalité a promis l’organisation de futures réunions avec les représentants du personnel.

Des membres de la CGT des territoriaux des Mureaux et de l’union départementale de la CGT des Yvelines sont venues garnir les rangs les agents grévistes.

Cinq jours plus tard, les agents municipaux du pôle Enfance de Limay étaient de retour sur le parvis de l’Hôtel de Ville. Si cette manifestation était prévue dès le 13 novembre, les propos de l’édile local, Djamel Nedjar, ont démultiplié leur envie de rebattre le pavé, notamment lorsqu’il a remis en cause le geste désespéré de Nathalie (le prénom a été modifié), la responsable du service périscolaire. « Aucun élément ne permet d’affirmer qu’il s’agit d’une tentative de suicide délibérée. » affirmait-il le week-end dernier. Depuis, la municipalité a revu sa copie devant le compte-rendu des pompiers. « Il n’y avait aucune empathie dans le communiqué » s’insurge tout de même Matthieu Bolle-Reddat, secrétaire générale de l’union départementale de la CGT des Yvelines, venu prêté main forte à ses homologues des Territoires de Limay.

Parmi la petite centaine de grévistes se trouvait la sœur de Nathalie. « Elle va mal, très mal. Mais cela s’est empiré ce week-end avec les déclarations du maire. Le fait que l’on ne reconnaisse pas son mal-être… » déplore-t-elle en cachant son émotion derrière d’épaisses lunettes noires. La Limayenne garde encore quelques griefs envers la Ville : « Quand il y a eu l’incident, nous n’avons été ni reçus par la mairie ni prévenus tout de suite. » Par ailleurs, elle reste encore déboussolée par les événements, « c’est ma petite sœur mais c’est elle le roc de la famille », mais ce mouvement de soutien lui réchauffe le cœur.

Devant le spectacle de ce piquet de grève, le directeur du cabinet a fini par aller à la rencontre des manifestants afin de calmer les esprits. « On lui a arraché l’engagement d’avoir une réunion dans les 72h avec les délégués du personnel » claironne Matthieu Bolle-Reddat.  Le syndicaliste prévient d’emblée, tout devra être mis sur la table : « Il n’y a pas de grands ou de petits sujets, il faudra parler de la fenêtre cassée jusqu’aux problèmes de management. » Et attention, si ces rencontres ne se transforment pas en actes concrets, la CGT promet d’autres actions du même type. « Limay est sous surveillance » assure le secrétaire général de l’union départementale.

Par ailleurs, le syndicat se défend de toute manœuvre politique. En effet, Djamel Nedjar voyait dans la manifestation du 13 novembre « un moyen de nuire à la Ville à l’approche des élections municipales » et même de la livrer à « la fachosphère ». « Ce n’est pas la seule commune présentant les mêmes dysfonctionnements. Nous avons d’autres témoignages, tempère Matthieu Bolle-Reddat, comme il n’y a pas beaucoup de mairie de gauche, on attend d’elle qu’elle montre l’exemple. » Il regrette également de voir des problématiques « normalement réservées aux entreprises du privée » apparaître au sein des collectivités : « À cause du désengagement de l’Etat et de la baisse des dotations, les Villes doivent faire du plus avec du moins. » Le conducteur de trains en région parisienne défausse même une partie des responsabilités des élus, en rappelant tout de même un point important : « On attend plus de solidarités envers les agents municipaux. »