Un Verriérois condamné pour son addiction à la pédopornographie

Un homme âgé de 48 ans et domicilié à La Verrière a été condamné par le tribunal de Versailles pour avoir téléchargé, consulté et partagé des milliers de fichiers à caractère pédopornographique.

C’est un fait divers sordide qui rappelle les aspects les plus sombres de la nature humaine. Un habitant de La Verrière, âgé de 48 ans, est passé devant le tribunal de Versailles, le 19 novembre, pour avoir téléchargé, consulté et partagé 12 881 fichiers à caractère pédopornographique.

« Certains d’entre eux revêtaient un caractère si extrême que les juges ont décidé de faire l’économie de leur description. Insoutenable », précise un article de 78actu. Ce père de deux filles a été arrêté grâce à une enquête menée par les gendarmes de la brigade de recherches de Rambouillet. Les forces de l’ordre ont repéré l’adresse IP de son ordinateur, liée à une série de ­téléchargements suspects.

« Les experts en informatique n’ont pas retrouvé les fichiers en tant que tel. L’homme prenait soin de les effacer intégralement à chaque consultation. Cela n’a pas empêché les militaires d’en découvrir des traces et de qualifier la teneur des contenus. Pratiquement toutes les vidéos impliquaient des adolescentes, des enfants, des bébés. Les militaires ont été contraints de plonger dans des univers de violences, allant jusqu’à la zoophilie et la nécrophilie. Toujours avec des enfants », relatent nos confrères.

Interrogé par les gendarmes, ce cadre travaillant pour un grand groupe pétrolier, a expliqué être en arrêt maladie. En larmes devant le tribunal, il a évoqué sa longue descente aux enfers. « Je suis anxio-dépressif. En janvier, j’ai été mis en arrêt maladie longue durée. Mon traitement a été augmenté. J’ai perdu toute libido. Toutes mes envies. Alors… », a-t-il expliqué.

Son addiction à la pédopornographie a commencé par un simple intérêt pour la pornographie classique. Mais, selon lui, il ne parvenait plus à y trouver satisfaction. « Je suis allé rechercher l’interdit en me disant que ça allait susciter une excitation, que ça allait réveiller ma virilité. C’était pour le plaisir de la chasse, pour trouver des choses nouvelles dans mes recherches, des choses perdues », a-t-il détaillé.

L’enquête a mis en évidence sept pages de notes détaillant toutes ses recherches sur la toile, notamment tout ce qu’il y a de plus obscène. « L’homme avoue alors avoir commencé à l’âge de 25 ans, lorsqu’il est tombé sur une image qui est restée gravée dans sa tête. Il relate avoir une sexualité très compliquée dès sa jeunesse. Peut-être à cause d’une éducation trop froide, une éducation dans laquelle personne ne doit montrer ses sentiments », raconte le média local.

Son ex-épouse est venue le soutenir à son audience, bien qu’elle fut stupéfaite par ce qu’elle apprenait. Car l’homme n’a jamais parlé de sa situation à personne, pas même aux spécialistes qu’il consulte. « Vous avez fait des études. Vous êtes père de deux filles. Vous êtes inséré. Pourquoi ne vous êtes-vous pas dit à un moment : ce n’est plus possible tout ça ? », rapporte 78actu, des mots ­prononcés par le président.

En réponse, le prévenu a tenté de se justifier : « Je me suis menti à moi-même. J’ai continué alors que j’avais la preuve que ça ne fonctionnait pas. Que je ne retrouverais pas ma virilité. Je continuais à me dire : j’essaye autre chose. Et rien ne provoquait en moi un émoi sexuel ».

Décrit comme très solitaire, par son entourage et par lui-même, le prévenu a indiqué avoir une nouvelle relation avec une autre femme, mais uniquement intellectuelle. Il a timidement exprimé des regrets « pour les petites victimes de ces vidéos… Et pour moi », ­mentionne 78actu.

Après une longue délibération de deux heures, la procureure de la République a requis une peine de 2 ans de prison avec incarcération immédiate. « Monsieur. Nous parlons ici de viols d’enfants, de zoophilie, de nécrophilie avec des enfants. Ce n’est pas grave. C’est littéralement horrible ! Et vous n’éprouvez que peu d’empathie pour eux », a-t-elle lancé avec fermeté.

De son côté, l’avocate du prévenu, a plaidé qu’une incarcération serait « une grave erreur pour une personne aussi fragile », soulignant « qu’il se dit prêt à tout faire pour se soigner ». Finalement, la sentence est tombée. Il a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis.

« La partie ferme devra être faite en détention à domicile, sous bracelet électronique. Il a été interdit de toute activité avec des mineurs pendant 10 ans. Son nom est désormais inscrit dans le Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais) », concluent nos confrères.