Yann Perron : « Je ne me voyais pas abandonner »

Le maire DVD de Gargenville a décidé d’officialiser sa candidature au début du mois de novembre. Après un premier mandat marqué par la rénovation des écoles, il souhaite améliorer l’attractivité de la commune grâce à son centre-ville.

Selon l’enquête AMF/Cevipof-Sciences Po, 6 maires sur 10 sont prêts à reprendre du service. Qu’en était-il pour vous ?
C’est vrai qu’il y a eu beaucoup d’événements compliqués avec la guerre en Ukraine, la hausse des violences envers les élus… Si vous voulez voir ma voiture, dans l’état qu’elle est. Elle a été lacérée de coups de couteau encore récemment, pour la deuxième fois depuis le début de mon mandat. Je me suis battu trois fois dans ce bureau. Cependant, il y a de la tension dans la société de manière générale. Étant donné le travail abattu sur ce premier mandat et le reste à réaliser, je ne me voyais pas abandonner.

Lors de votre élection en 2020, vous annonciez vouloir renforcer les effectifs de la police municipale et développer la vidéosurveillance. Qu’en est-il ?
Le renforcement de la police municipale a été un peu complexe. D’une part parce que j’avais un conflit idéologique interne au sein de mon conseil municipal au sujet de l’armement. Cela génère de la réticence et une baisse de l’attractivité pour recruter. Cependant nous avons réussi à maintenir un effectif plus ou moins constant à 3, 4 agents. Pour la vidéosurveillance, la précédente équipe municipale n’avait pas été assez vigilante sur l’aspect technologique qu’elle avait installé, qui était déjà d’un niveau très dépassé par rapport à ce qui se faisait en 2020. Mais maintenant tout est réglé et cela fonctionne parfaitement.

Quels ont été les autres grands projets de votre mandat ?
De manière générale, les structures de la ville étaient livrées à elles-mêmes. L’héritage était extrêmement lourd après 20 ans d’abandon de politique publique sur la ville. On a hérité d’un patrimoine des bâtiments scolaires dans un état de délabrement extrêmement dégradé. L’école Molière avait encore les peintures orange des années 70, avec aussi des fuites dans le plafond, dans le hall d’accueil et il n’y avait pas de double vitrage. Cela nous a pris quasiment tout le mandat pour faire les travaux puisque les dernières classes ont été repeintes l’année dernière.

Vous avez accueilli une ferme nourricière et en même temps Gargenville s’est retiré du Parc naturel régional (PNR) du Vexin français. N’est-ce pas ­antinomique ?
Cette entité est vraiment le symbole du millefeuille administratif de notre pays. Il suffit de lire la charte du PNR et de la comparer avec ce qu’on voit dans notre commune : il n’y a rien de compatible. Géographiquement, Gargenville n’est pas dans le Vexin mais dans la Seine. Comme nous n’étions pas concernés par les projets et que financièrement, ce n’était plus possible ni supportable, nous sommes partis. Car durant ce mandat on a quand même développé une multitude de projets écologiques, pédagogiques, environnementaux. Vous parlier de la ferme nourricière sur une première tranche à 1 hectare avec 1 000 arbres et potentiellement, il y aura une deuxième tranche dans le futur. Les cours d’école sont aussi en cours de ­déminéralisation.

Quelles seront les priorités en cas de réélection ?
L’idée serait de travailler sur l’attractivité des espaces publics et sur le marketing territorial de la ville. En quoi Gargenville est-elle attractive ? Son premier ADN est son milieu associatif, sa dynamique sportive et commerciale. C’est assez rare d’avoir un cœur de ville encore dynamique avec une diversité de commerces. Nous avons des bouchers, des pharmaciens des coiffeur, des boulangers… Il faut continuer à améliorer l’environnement des secteurs du cœur de ville parce nous sommes une ville de polarité en étant dans l’axe des ponts de la Seine et parce qu’on diffuse sur tous les villages des alentours comme Juziers et Issou. Donc nous allons agrandir l’offre de stationnement, l’esthétique des espaces publics, tout en assurant cette dynamique commerciale.