Après 25 ans de règne, François Garay tire sa révérence

Le maire des Mureaux a annoncé durant la séance du conseil municipal du 26 novembre qu’il ne se présenterait pas aux élections municipales de mars prochain. Le lendemain, François Garay a donc organisé une conférence de presse afin d’expliquer cette décision.

Le murmure d’une grande annonce pendant le conseil municipal des Mureaux du 26 novembre a rameuté bon nombre de curieux à l’Hôtel de Ville. Habitué à prendre son temps lors des discours protocolaires, François Garay a donc attendu la fin de toutes les délibérations – soit presque trois heures – pour annoncer ce qui était un secret de polichinelle depuis plusieurs mois : il ne briguera pas un cinquième mandat. « Qu’est-ce que j’aurai pu apporter pour l’horizon 2040 ? » se demande l’homme qui a dépassé les 76 printemps. En effet, l’édile a toujours voulu voir plus loin que le bout de son nez et ne pas s’arrêter aux visions court-termistes d’un mandat. Un état d’esprit qui l’a motivé à lancer des projets de grande envergure avec ses équipes comme la rénovation du quartier des Musiciens ou de la Vigne Blanche ainsi que la construction du pôle Molière.

François Garay est donc à l’image de l’animal qu’il affectionne, l’escargot. Car si le gastéropode avance lentement, aucun obstacle ne l’arrête, « même les lames de rasoir ». Et surtout, il laisse une trace après son passage. Malgré leurs reproches sur les dernières mandatures, Ali Mohammad et Afzal Chaudry, tous les deux candidats pour les élections municipales de 2026, lui ont rendu hommage. « Au-delà de nos accords comme de nos désaccords, personne ne peut nier son engagement. Je souhaitais simplement saluer le travail accompli et l’engagement d’une vie au service de notre ville » concède l’ancien conseiller municipal en charge du développement économique, tandis que pour le chef de file local de la France insoumise, « il serait malvenu d’ignorer les avancées obtenues sous son mandat ».

Cette décision, François Garay la mûrissait depuis 2020, au soir même de sa réélection où, déjà à l’époque, l’incertitude régnait, avant que l’édile ne reparte finalement pour un tour. Par ailleurs, plusieurs solutions s’offraient à lui, comme être élu et passer la main au bout d’un ou deux ans. « Quand on s’engage dans un mandat, il faut aller jusqu’au bout » assène-t-il d’un ton péremptoire. Mais à qui ? Ce « dauphin » aurait pu être Boris Venon, parti avec pertes et fracas en 2022, indiquant être la victime d’agressions racistes et homophobes. Cela aurait pu être également Dieynaba Diop. « Il est vrai que si elle s’était présentée, cela aurait modifié la donne » glisse-t-il avec malice à propos de l’actuelle ­députée de la 9ème circonscription.

On s’attendait tout de même à un adoubement. Certaines de nos sources nous soufflaient, par exemple, le nom de Damien Vignier, le maire-adjoint au sport, mais il n’en a rien été : « Je n’ai pas de préférence ». Cependant, l’édile a lâché un léger indice. « Vous verrez bien au niveau des compositions des listes » indique-t-il avec le sourire. Il met toutefois en garde quant à la lutte fratricide qui pourrait se dérouler prochainement. Avec Souad Ammouri Mostafi, sa première adjointe, Papa Waly Danfakha adjoint chargé de Démocratie implicative et des Relations entre les services publics et les usagers et Damien Vignier, c’est donc trois élus de sa majorité qui vont s’affronter en mars prochain. « C’est un peu mon rôle d’essayer qu’il y ait des regroupements. Est-ce qu’ils doivent se faire avant le premier tour ou entre les deux tours ? Nous sommes en ­démocratie » analyse le ­septuagénaire.

Au printemps prochain, François Garay préférera donc honorer le mouvement du 22 mars 1968, quand un bâtiment administratif de la faculté de Nanterre fut occupé pendant trois jours, un événement prémices des manifestations estudiantines de la même année. Néanmoins, n’attendez pas à voir son hyperactivité s’estomper avec la retraite, sûrement au grand dam de sa femme Martine. Il a d’ores et déjà pris la présidence au sein du district de football des Yvelines de la commission de l’éducation, de la citoyenneté, de la laïcité et de la violence. Ensuite, après 43 ans de vie politique, 140 visites de ministres et 7 présidents, le Muriautin envisage l’écriture d’un livre et se mettre au billard français : « Il faut réfléchir à des coups, comme en politique. »