
Le 18 mars dernier, deux cousins âgés de 20 et 23 ans, fans de moto et adeptes de rodéos urbains, ont volé une motocross bleue en forçant la porte d’un garage, à Magny-les-Hameaux. Lors de leur audience au tribunal de Versailles, le 27 novembre, ils ont reconnu les faits mais n’ont pas su en donner de véritables explications.
« Ce n’était pas prémédité. Quelqu’un nous a dit de le faire, on l’a su le jour même. Le but était de l’utiliser », a expliqué le plus vieux des deux. L’utilisation a effectivement eu lieu puisque l’un des deux a été arrêté au guidon de la motocross volée, deux mois après les faits, le 23 mai, lors d’un rodéo.
« À l’époque, les gendarmes constatent bien que le véhicule est volé mais les deux individus ne sont pas inquiétés pour le vol survenu deux mois plus tôt. Suite à une Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), ils sont condamnés à trois mois d’emprisonnement avec sursis », rapporte 78actu.
Quelques mois plus tard, le 26 novembre précisément, les deux hommes sont convoqués par les gendarmes, grâce à l’exploitation de la téléphonie. Durant leur audition, ils tentent d’utiliser l’Intelligence artificielle (IA) via ChatGPT pour essayer de s’en sortir. L’historique du téléphone de l’un des deux révèle de nombreux échanges avec le robot conversationnel.
Pendant l’audience, le président du tribunal a lu certaines questions posées à l’IA par l’un des prévenus : « Les preuves sont-elles solides ? » ; « Que dire en garde à vue ? » ; « C’est quoi le vol aggravé par deux circonstances ? » ; ou encore « Comment répondre aux questions des enquêteurs ? », sont des requêtes qu’il a effectué auprès du logiciel, selon 78actu. Sans oublier une dernière interrogation surprenante : « Est-ce qu’on a le droit au chômage en prison ? ».
D’après le média local, le président du tribunal a réagi face à ces étranges questionnements : « Vos questions sur ChatGPT montrent qu’il y a une démarche de compréhension. Vous faites des études, vous êtes capable, votre casier judiciaire est vierge, que vous-a-t-il pris ce jour-là ? », lance-t-il au plus jeune.
« Je regrette, ma mère est très déçue », répond celui-ci, qui se destine à une carrière dans le commerce international. Son cousin, lui, possède déjà un casier judiciaire comportant cinq mentions, notamment pour consommation de stupéfiants ou recel de biens, commis entre 2021 et 2025.
L’avocat de l’un des prévenus a tenté d’expliquer l’amateurisme des deux voleurs : « On est sur une mauvaise cousinade. Les échanges avec ChatGPT trahissent la naïveté du projet. Le but n’était pas de vendre la moto mais d’en faire », a-t-il déclaré, selon nos confrères.
Finalement, le tribunal tranche. Suivant les réquisitions de la procureure de la République, le plus jeune est condamné à effectuer 150 heures de travail d’intérêt général dans les 18 mois. Son aîné écope de six mois de prison avec mandat de dépôt, ainsi que trois mois supplémentaires pour la révocation d’un sursis antérieur. Les neuf mois seront effectués sous bracelet électronique. « Les deux prévenus ont par ailleurs l’interdiction de se rendre à Magny-les-Hameaux durant les trois prochaines années », concluent 78actu.