
Auparavant dans la majorité de Fabien Aufrechter lorsque celui-ci conquit la mairie en 2020, Georges-Édouard Bacle n’aura passé que 14 mois auprès du maire avant de basculer dans l’opposition. Après quatre ans dans ce rôle, il a pris la décision, le 27 novembre, de tenter sa chance pour les prochaines échéances municipales en mars 2026. Sa liste sera étiquetée divers Droite « avec des adhérents qui viennent aussi bien des Républicains, Horizons et parfois même du Parti Socialiste ». Au départ, l’entrepreneur dans les télécoms n’y pensait pas : « Quand vous venez du privé et que vous atterrissez dans le public, vous tombez de haut. » Cependant, l’homme de 55 ans assure ne pas partir en guerre contre l’un des plus jeunes élus de France, simplement mettre fin au « quoiqu’il en coûte macroniste » et à ses incidences sur les caisses de la Ville.
En effet, à la fin de la mandature Philippe Tautou (2001-2020), un audit organisationnel et financier avait été commandé. Il était noté que les charges sociales de la Ville s’élevaient à 8,5 millions d’euros. « Aujourd’hui on est à 11,5 millions, avec l’ajout de 20 équivalents temps plein. Je veux bien qu’il y ait la revalorisation du point d’indice mais quand même » s’emporte Georges-Édouard Bâcle. De plus, selon lui, les caisses de la commune auraient été vidées : d’un solde positif de 5,5 millions d’euros en 2020, il y aurait maintenant un endettement à hauteur de 6 millions d’euros. La période de récession arrivant – Pierre Bédier, le président du Département, a alerté les maires et les candidats durant le dernier conseil départemental du 21 novembre que son instance ne pourra plus autant aider les communes comme avant – l’élu d’opposition ne craint pas de faire des choix.
« C’est comme une grosse PME, vous vous adaptez en connaissance de cause, analyse-t-il. Le problème c’est qu’on établit les dépenses, puis on s’attaque aux recettes alors qu’il faut faire l’inverse. » Par ailleurs, son projet s’intitule « Redevenir Verneuil » dans le but d’éviter d’en faire une ville dortoir, en freinant notamment les velléités de construction. « 600 logements sont prévus, si nous n’avons pas les infrastructures adaptées, ce sera terrible » prédit George-Édouard Bâcle. L’évolution démographique peut avoir des conséquences. Si Verneuil-sur-Seine, Triel-sur-Seine et Vernouillet dépassent les 50 000 habitants, il faudra impérativement prévoir la construction d’un lycée. Toujours dans cet esprit « village », le cinquantenaire veut redonner plus de place à la culture. « Plus de fêtes et moins de com’ » assène-t-il en notant qu’il y a deux fois moins d’exposants vernoliens qu’auparavant.

Il met également en avant l’aspect poumon vert de la commune : « C’est un véritable atout. La forêt, j’y suis au moins deux à trois fois par jour quand je vais promener mon chien. » L’entrepreneur verrait d’un bon œil l’embauche de gardes forestiers. « Au lieu de donner 60 000 euros à Île-de-France nature, on pourrait avoir deux agents municipaux qui s’occupent de l’entretien et réaliser des opérations de bois solidaires » théorise-t-il.
Un autre axe de travail sera les règles de circulation, « actuellement ni fait ni à faire » comme au niveau de la Côte Narbonne. « On fera cela en concertation avec les riverains » insiste l’entrepreneur. C’est un mode de gouvernance qu’il revendique, « l’objectif c’est le dialogue », même si cela doit passer par quelques clashs. Un détail pour Georges-Édouard Bâcle puisque l’homme de 55 ans estime que la confrontation d’idées fait avancer les choses. Lui ne sera là que pour prendre les décisions : « Un chef est là pour trancher, pas pour imposer sa vision. »