Quatre hommes enlèvent une femme à cause d’une dette d’argent

Partie en vacances avec un groupe d’amis rencontrés récemment, une jeune femme s’est retrouvée séquestrée : ils lui réclamaient le remboursement des dépenses engagées pour elle durant le séjour.

Quatre hommes ont enlevé une jeune femme à Maurepas, en raison d’une dette d’argent de 1 000 euros, le 29 septembre dernier. L’un d’eux a été jugé par le tribunal de Versailles le 3 décembre. Le jeune homme, âgé de 19 ans et résidant à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), faisait partie d’une bande ayant décidé de cet enlèvement. « Et ce pour récupérer une somme de 1 000 euros ou 1 500 euros, on ne saura pas vraiment. Et ce, en remboursement de vacances en Espagne », relate un article de 78actu.

Tout avait pourtant bien commencé entre la jeune femme et le groupe d’amis. Durant l’été, un mineur du groupe la rencontre sur les Champs-Élysées, à Paris. Le courant passe bien et des relations amicales se nouent. Tous décident alors de partir en vacances à Barcelone, où ils dépensent sans compter : 4 000 euros en trois jours. « Et il y aurait eu cette promesse, à la base plutôt galante : ‘T’inquiète, je paye tout’ », poursuit le média local.

De retour en France après leur virée sur la Costa Brava, la jeune femme met fin à la relation amoureuse qu’elle entretenait avec l’un des garçons. Celui-ci souhaite alors récupérer l’argent dépensé pour elle. Pour obtenir gain de cause, il va lui envoyer de nombreux messages, tantôt agressifs, tantôt intimidants. « Si tu ne rembourse pas, on va te cambrioler ou taper ta mère ! », est un exemple de ce qu’il lui aurait envoyé.

La situation dégénère le samedi 27 septembre. L’ex-petit ami de la victime lui lance un ultimatum : « Tu as jusqu’à 22 heures pour rendre l’argent. Après je fais tout sauter chez toi ». À l’heure dite, la victime reçoit même une photo dans sa boîte aux lettres. Elle sort alors dans la rue.

« À côté d’une [Renault] Kangoo blanche, il y a 4 individus, dont deux qu’elle connaît. Contrainte, elle est embarquée dans le coffre et conduite jusqu’au bassin de la Courance, à ­Maurepas », relate 78actu.

Sur place, les 4 hommes lui prennent son téléphone portable et la menacent : « T’as intérêt à trouver quelqu’un pour payer à ta place ! », lui lancent-ils. Elle est frappée. Les individus appellent plusieurs contacts de son répertoire, sans succès. Laissée sur place par le groupe d’individus, la jeune femme n’a pas eu d’autre choix que de rentrer à pied à son domicile.

« Dans les jours qui suivent, ses ravisseurs ne vont pas la lâcher. Toujours des promesses de cambriolage ou de s’en prendre à sa mère. Elle sera même filmée pour attester d’une reconnaissance de dette », ajoutent nos confrères. Mais la situation franchit un ­nouveau ­palier quelque temps plus tard.

Certains membres du groupe reviennent au domicile de la jeune femme pour vandaliser la voiture familiale, en dégradant la carrosserie et en brisant les vitres. Malheureusement pour eux, ils se trompent de véhicule : les voisins, qui possèdent la même BMW, découvrent leur voiture détruite. La police va finalement intervenir pour mettre fin à ce manège.

L’ex-petit ami de la victime doit être jugé dans les prochaines semaines. L’auteur majeur présenté au tribunal le 3 décembre est déjà connu pour plusieurs délits routiers et n’a plus de permis de conduire depuis le mois de mai. Cet ancien livreur Amazon a également accumulé de nombreuses amendes.

Face au tribunal, il va lâcher un timide « je regrette », sans grande conviction. « Il n’y a pas eu de menace, pas de coups et pas de violences », déclare-t-il en souriant et en adoptant une attitude désinvolte. Et d’ajouter : « On voulait juste qu’elle paye sa part. En trois jours, on a quand même dépensé beaucoup ! Le seul truc que je veux bien dire, c’est que le coup de la BMW c’était débile comme opération. Mais là, on en a fini », rapporte 78actu.

Apparemment, sans que l’on en connaisse les détails, la dette aurait été réglée par une tierce personne. Le jeune majeur a expliqué avoir trouvé une autre activité. « Avec l’autre, on a monté une société de location de voitures, juste avant d’être arrêtés ». Ce à quoi le juge va répondre ironiquement : « Vous êtes liés tous les deux. C’est une belle histoire ».

« On part en vacances. On joue les grands seigneurs. Les liens se font et se défont et ça tourne au vinaigre », a déclaré de son côté l’avocate de la jeune femme, qui n’a pas souhaité assister au procès. La procureure de la République requiert 24 mois de prison, dont un an avec sursis probatoire pendant 2 ans. La défense du mis en cause a insisté sur le fait que son client ne serait pas dangereux. « Il a fallu deux mois pour l’arrêter. Et pendant cette période, il ne s’est rien passé. Contrairement à ce qui a été dit, il n’a pas été remboursé. Il a laissé tomber ».

Après délibération, le tribunal a finalement condamné l’homme à trois ans de prison dont deux ans avec sursis probatoire pendant 2 ans. Le juge de l’application des peines devra déterminer les modalités de la partie ferme. « Nous vous interdisons tout contact avec elle, même avec un pigeon voyageur. Sachez que vous êtes passé très très très près de l’incarcération à cause de la gravité des faits. Mais aussi à cause de votre nonchalance. Je vous préviens : ne jouez pas avec l’autorité judiciaire », conclut 78actu, rapportant les mots du président du tribunal.