
Pourriez-vous vous présenter aux Orgevalais qui ne vous connaîtraient pas encore ?
J’aimais Orgeval avant même d’y habiter. Cette idée qu’il y a un centre-ville avec un patrimoine très présent, qui permet de retrouver un peu l’esprit village… Ce qui me plaît beaucoup aussi, c’est le tissu associatif. C’est facile de s’engager à Orgeval, parce qu’on a une cinquantaine d’associations qui se déclinent pour toutes les passions et tous les âges.
Sur le plan professionnel, j’ai toujours été dans les politiques publiques, d’abord éducative, puis de l’enseignement supérieur et en interministériel. J’ai eu des responsabilités quasiment toute ma carrière à l’Université Paris-Nanterre avant de devenir rectrice de l’académie de Strasbourg, de Montpellier, de Toulouse et de Rennes.
Quel est votre rapport à la politique ?
Quand on est dans le pilotage du système éducatif, on a des sujets très concrets à traiter. Faire réussir les élèves dans des régions aussi diverses, ça nécessite de travailler avec toutes les politiques de la ville, avec les préfets et les élus. La question des politiques publiques concrétisées sur les territoires, c’est quelque chose qui me passionne.
Lorsque j’étais rectrice, ce qui me plaisait beaucoup et que j’ai retrouvé dans la politique locale, c’est que lorsqu’on fédère avant de décider et d’agir, on arrive à faire des choses positives et concrètes pour les personnes pour lesquelles on est là. Là, ce sont les Orgevalaises et les Orgevalais dans toute leur diversité, parce qu’ils ont tous des besoins différents.
En quoi incarnez-vous la rupture avec l’équipe municipale ?
J’ai entendu les habitants dire qu’Orgeval est dans une période très sensible, et qu’ils ont envie de personnes compétentes qui règlent leurs problèmes au quotidien. Alors, je me suis demandé quelle était la configuration qui permettrait de créer un climat de confiance. Il me semblait que c’était plutôt en rassemblant des personnes qui sont là pour leurs compétences, leur éthique et leur engagement citoyen, avec un regard neuf.
En revanche, je l’ai fait en n’excluant personne. J’ai de bonnes relations avec les élus de la majorité comme de l’opposition. J’ai porté mon mandat sans posture partisane, parce que les élections de 2020 se sont jouées à 70 voix. Les Orgevalaises et les Orgevalais ont fait confiance à beaucoup de membres des deux listes, nous étions donc redevables. J’ai le souhait de bâtir avec les habitants, et de faire de la politique de proximité, avec une gouvernance claire et de la transparence.
Quelles sont les priorités de votre programme ?
Ce que j’entends, surtout, ce sont les habitants qui nous disent qu’il y a une urbanisation particulièrement forte et qui n’est plus harmonieuse. Nous étions une ville-village avec un caractère résidentiel fort et des maisons individuelles, et dans certains hameaux, on se retrouve avec des constructions d’immeubles qui changent le paysage et le cadre de vie.
Je pense aussi que la sécurité est un sujet majeur. C’est vrai que notre équipe de police municipale s’est étoffée. Mais la vidéosurveillance, il ne faut pas la balayer d’un revers de main parce qu’aujourd’hui, avec l’intelligence artificielle, nous avons des possibilités qui sont accrues en matière de surveillance, d’identification des incivilités jusqu’au délit.
Le sujet de l’alliance éducative autour de la jeunesse me paraît aussi important. Ce n’est pas parce que Orgeval n’accueille pas un collège ou un lycée que les jeunes n’ont pas besoin d’une politique qui s’intéresse à eux. On a un tissu associatif très riche, le projet éducatif global doit s’appuyer sur celui-ci. Peut-être aussi rechercher d’autres financeurs pour qu’on puisse leur proposer des opportunités autour de l’orientation et dans la première recherche d’emploi.
D’ailleurs, quelle est votre position sur le projet de groupe scolaire ?
Ce projet a créé de l’opposition au regard du lieu qui a été choisi, car il était réservé au cimetière. Il a aussi vécu des aléas importants : les financements qui étaient prévus ont été utilisés sur d’autres projets, ce qui veut dire qu’un nouveau projet au même endroit amènerait sans doute un nouvel emprunt, alors que les marges de manœuvre budgétaires sont très faibles.
La question c’est plutôt de savoir de quelle école a besoin Orgeval au regard de l’évolution de la démographie, et des perspectives liées à celle-ci. Des petits et moyens programmes ont été réalisés, mais les plus gros qui devaient être menés n’ont pas vu le jour. La perspective en matière de démographie scolaire n’est pas à la hauteur de ce qui était prévu.