Le tribunal se prononce contre le port industriel de Triel/Carrières

Suite à l’audience du 7 décembre, les juges du tribunal administratif de Versailles ont retoqué le projet de port industriel prévu à cheval sur Carrières-sous-Poissy et Triel-sur-Seine.

La tant attendue décision du tribunal administratif de Versailles sur le projet de port industriel de Triel-sur-Seine et Carrières-sous-Poissy est tombée. Le jeudi 11 novembre, les magistrats ont annulé l’arrêté préfectoral autorisant la création du port ainsi que la déclaration d’intérêt général du projet par Ports de Paris, qui le porte. Ce port industriel, qui doit voir le jour à la place de l’actuelle marina de plaisance Port Saint-Louis de 300 anneaux, doit assurer la logistique fluviale de la zone.

Déjà, lors de l’audience du 7 décembre au tribunal administratif, le rapporteur public était allé dans le sens des opposants, pointant « l’absence de précisions des activités » prévues sur le port, son impact en termes de « nuisances sonores et visuelles » et les incertitudes autour du nombre d’emplois créés (voir notre édition du 13 décembre). Des conclusions qu’ont donc suivi les juges, même si leurs motivations précises n’ont pas encore été rendues publiques et devraient l’être prochainement.

La décision du tribunal administratif est saluée par les porteurs des recours contre le projet : la commune de Villennes-sur-Seine, deux associations locales, des riverains et deux conseillers municipaux de Triel-sur-Seine et Carrières-sous-Poissy. Michel Pons (DVD), maire de Villennes-sur-Seine, l’a mentionné lors de ses vœux le samedi 13 janvier. « Je suppose que le combat n’est pas terminé », estime-t-il cependant, se montrant favorable au maintien de l’actuel port de plaisance.

« On est bien sur satisfaits du jugement, apprécie Olivier Daeschner, de l’Association pour la protection et la tranquillité de l’environnement des rives de Seine (Apters), rappelant une procédure entamée il y a huit ans. On reste mobilisés, ce n’est qu’une étape. » Anthony Effroy, conseiller municipal (FI) de Carrières-sous-Poissy et président de l’association Rives de Seine nature environnement, se satisfait également de ces annulations, estimant qu’elles « s’inscri[vent] dans la continuité des décisions défavorables qui ponctuent ce projet » depuis son lancement.

« Après les avis défavorables de l’Autorité environnementale et du commissaire-enquêteur, les conclusions particulièrement sévères du rapporteur public lors de l’audience du 7 décembre dernier, c’est au tour du tribunal administratif de Versailles de sanctionner ce projet en annulant toutes les autorisations nécessaires à la réalisation de ce port industriel », insiste Anthony Effroy dans un communiqué.

Ce projet de port de près de 34 ha, dont le coût était estimé à environs 30 millions d’euros fin 2016, est étroitement lié au développement de l’Ecopôle, une zone d’activité qui devrait accueillir des entreprises des filières de « l’éco-construction », dont il doit être la logistique fluviale. L’aménageur de l’Ecopôle, l’Établissement public d’aménagement du Mantois Seine Aval (Epamsa), se veut rassurant de son côté : « Cela n’empêchera pas l’aménagement d’Ecopôle », assure l’Epamsa dans les colonnes du Parisien.

Ports de Paris n’a pas encore fait savoir s’il ferait appel de la décision du tribunal et n’a pas encore souhaité s’exprimer sur ce dossier. Contactée, la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise n’a, quant à elle, pas pu répondre aux sollicitations de La Gazette.