La Turbulance, vingtenaires et déjà une décennie de rap

A Mantes-la-Ville, la Turbulance réunit Kaiser, Dioul-P et Bab, trois vingtenaires, enfants des quartiers des Merisiers et des Plaisances, et travaillés par le rap depuis leur adolescence. Rencontre à la veille de la sortie de leur premier album.

Kaiser, Bab et Dioul-P sont inséparables depuis toujours, et le rap les passionne depuis une décennie. Les deux premiers sont frères, le troisième est leur cousin, et tous trois ont grandi dans le quartier des Merisiers et des Plaisances, où ils sont salués par chacun. Alors, ils se montrent forcément un peu nerveux, alors que leur premier album sort prochainement.

« On partage tout, on était déjà ensemble à l’école primaire », débite Bab, frère de Kaiser. Les frangins sont deux grands bavards, plus que Dioul-P, cousin dont la parole est aussi réfléchie que sa carrure est massive. Le nom du trio, lui, remonte à loin : « Dès qu’on est ensemble au même endroit, les gens disent ‘‘y’a la Turbulance’’. »

Deux mènent une vie professionnelle bien remplie, le troisième est en formation. Mais, depuis qu’ils ont voulu suivre les traces des deux rappeurs du projet Magistral, les premiers de leur quartier à avoir sorti un album, c’est le rap qui anime leur vie depuis une décennie.

« Il fallait montrer que nous avions toutes les qualités qu’un groupe de rappeurs peut avoir. »
« Il fallait montrer que nous avions toutes les qualités qu’un groupe de rappeurs peut avoir. »

Composée de cinq membres à l’origine, la Turbulance a deux clips au compteur et un premier projet de disque avorté. Aujourd’hui resserrée sur les trois inséparables, c’est une rencontre avec leur premier producteur, Bernard Kossoko, qui relance la machine.

La TourMantes, leur premier album aujourd’hui terminé, au titre évocateur de l’unique tour de leur quartier, n’attend que sa sortie. Le rappeur et présentateur Derka a participé au clip de leur premier titre, déjà en ligne avec presque 8 000 vues.

L’ambition musicale, elle, est forte, à l’image de l’attente qui entoure leur album dans leur quartier. « Il fallait montrer que nous avions toutes les qualités qu’un groupe de rappeurs peut avoir », explique sans fard Kaiser. « C’est du rap dans toute sa splendeur, tu passes d’un son qui fait bouger à un son qui te parle : ça peut te tourmenter », résume Bab.