Le rapport Borloo bien accueilli par les maires de banlieue

Il a été remis jeudi 26 avril par l’ancien ministre de la ville. Les maires des Mureaux et de Chanteloup-les-Vignes demandent son application rapide et complète par le gouvernement.

Le gouvernement reprendra-t-il toutes les mesures de son rapport, comme l’y exhorte l’ancien ministre de la ville Jean-Louis Boorloo, qui l’a remis au premier ministre ce jeudi 26 avril ? Les maires des Mureaux et de Chanteloup-les-Vignes souhaitent en tout cas son application rapide, et confirment la nécessité prônée dans le rapport d’investir dans l’éducation.

L’introduction du rapport Borloo ne fait pas dans la dentelle : « Près de six millions d’habitants vivent dans une forme de relégation voire parfois, d’amnésie de la Nation réveillée de temps à autres par quelques faits divers ; un effort public en berne ; des maires de banlieues qui se battent en première ligne, qui craquent parfois et jettent l’éponge, des agents publics et des bénévoles épuisés. »

L’ex-maire de Valenciennes (Nord) propose 19 programmes, largement centrés sur l’éducation, qu’il suggère de démarrer « tout de suite » et « en même temps », il suggère aussi une « relance immédiate de la rénovation urbaine » (voir encadré). « Tout le temps que l’on perd, c’est des générations que l’on perd », confirme Catherine Arenou (DVD), la maire de Chanteloup-les-Vignes, le 26 avril sur l’antenne de Public Sénat.

Aux Mureaux, le maire DVG François Garay estime le rapport fidèle à l’analyse des maires de communes dont des quartiers sont classés en politique de la ville. « Ca peut changer quelque chose, à condition que le président de la République nous entende », déclare-t-il au lendemain de la remise du rapport au micro de France Bleu Île-de-France.

Son homologue chantelouvaise, consultée pour l’élaboration du rapport (Jean-Louis Borloo est aussi venu à Chanteloup-les-Vignes en 2017, Ndlr), souhaite que le gouvernement « le regarde avec beaucoup d’attention ». Selon elle, les programmes proposés représenteraient en effet « la façon de réinverser la politique de la ville de façon très nouvelle et sans doute très définitive ».

Mais le temps presserait de plus en plus : « Ces enfants que nous n’avons pas éduqué à six ans, ce sont des ados perdus, des adultes sans emploi, et des parents qui n’en sont pas. » Ce constat d’urgence est identique aux Mureaux. « Si on ne fait rien, dans dix ans, ça nous reviendra en boomerang… si la République n’est pas capable d’occuper le terrain, d’autres l’occuperont », prévient François Garay des annonces qui devraient être faites par Emmanuel Macron le 22 mai prochain.

Rénovations urbaines : quels quartiers concernés ?

L’identité des quartiers et des communes qui bénéficieront de la rénovation urbaine demandée par le rapport Borloo n’a pas encore été dévoilée. Les communes dont les quartiers ont été inclus dans le Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) comptent bien bénéficier de financements, mais restent suspendus aux choix finaux du gouvernement.

Les chantiers du NPNRU, dont les financements sont attendus depuis plusieurs années par les maires concernés comme par leurs administrés, doivent permettre aux Mureaux, comme à Chanteloup-les-Vignes ou à Mantes-la-Jolie, de lancer une seconde phase de rénovation urbaine. Dans les Yvelines, Sartrouville, Trappes, La Verrière, Limay et Plaisir font également partie du NPNRU tel que dévoilé en décembre 2014.

Une liste définitive établie par le gouvernement devrait être rendue publique dans les prochains mois. La semaine dernière, l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru) a seulement confirmé au Parisien que les 130 quartiers en politique de la ville jugés priori taires en 2015 en feraient partie (aucun n’est yvelinois, Ndlr).