Sport collectif en salle : un business rentable ?

Depuis quelques années, le sport collectif en salle s’est développé en banlieue parisienne. Pourtant, en vallée de seine, seules deux structures existent, à Limay et Carrières-sous-Poissy.

La France est un pays d’amateurs de sport. En atteste les plus de deux millions de licenciés de la fédération française de football, sport roi de l’hexagone. Juste derrière, on retrouve le basket avec près de 700 000 adeptes en club. Depuis une dizaine d’années, la pratique s’est développée dans des structures privées. Les organismes privés de foot en salle sont légion en banlieue parisienne mais il n’en existe que deux en vallée de Seine. Le business du sport collectif en salle y est-il rentable ?

Pour Adriano Da Silva, le patron de la salle Foot indoor Limay, rue Fernand Forest, tout près du magasin Carrefour, l’absence de concurrence reste un mystère. « C’est vrai que je me suis posé la question de savoir pourquoi il n’y avait pas plus de structures de foot en salle dans le coin, et je n’ai pas la réponse », souffle-t-il.

Adriano est arrivé depuis deux mois à la tête de cette structure de 1 592 m² comprenant deux terrains de foot et un autre terrain plus petit, qu’il gère avec un associé et en famille. De temps en temps, ses enfants lui donnent un coup de main derrière le comptoir. Pour ne pas glisser dans le rouge, il n’emploie pour le moment aucun salarié.

« Ici, je ne fais pas ça pour gagner de l’argent. Avec 8 000 euros par mois de recettes, on rentre dans nos frais. On espère être tout juste à l’équilibre », explique cet éducateur des 19 ans du club de foot de Magnanville. « On raconte que l’ancien propriétaire avant moi faisait jusqu’à 35 000 euros par mois. Je ne sais pas trop s’il faut y croire », souffle-t-il un brin rêveur.

Evan Fournier, joueur star des Orlando Magic en NBA, est venu inaugurer la Hoops Corner Factory à Carrières-Sous-Poissy mardi 24 avril.

En heure pleine, c’est à dire à partir de 18 heures, comptez huit euros la première heure et 15 euros les deux heures. En heure creuse, c’est six euros de l’heure. Pour développer son activité, il envisage de faire de l’espace derrière les deux terrain de foot afin d‘y créer une salle dédiée au crossfit. Cette diversification est « importante pour la préparation physique d’un footballeur », estime-t-il.

A Carrières-sous-Poissy non plus, il n’y a pas que du foot au Soccer park. On y fait aussi du basket depuis mardi 24 avril, et l’inauguration de la Hoops corner factory par la star des Orlando Magic, Evan Fournier. Sur ce terrain réduit, la règle est de s’affronter à trois contre trois. Le basket indoor essaye aujourd’hui de se faire une place dans le business du sport privé collectif en salle.

Depuis deux ans et demi, la Hoops factory a lancé en France ce concept de basket en salle. « On est en train de montrer que c’est possible de développer du basket indoor, se félicite le patron de l’entreprise, Gilles Bravo. On fait 75 % de remplissage à Aubervilliers, ce qui est une vraie réussite. Le basket indoor a moins de contraintes », explique-t-il.

Pour que cet espace franchisé réussisse son pari, il espère la venue de 250 joueurs par semaine. Pour une heure de location de terrain, il faut compte six euros par personne. Mais avec l’arrivée des beaux jours, cet objectif risque d’être compliqué à atteindre pour cette activité : elle est très liée à d’éventuelles intempéries, ou à l’absence de lumière pour jouer à l’extérieur.

« La vraie concurrence, c’est les terrains en plein air. Ceux qui viennent ici sont ceux qui ne veulent pas attendre deux heures pour jouer pendant dix minutes sur un terrain dehors », explique Adriano Da Silva. « En semaine on carbure à partir de 18 heures mais en ce moment, les week-ends c’est très calme », reconnaît-il face aux terrains désertés un samedi après-midi ensoleillé.