Renault-Flins : un diplôme pour mieux valoriser ses compétences

Ce certificat de qualification, reconnu par l’État et l’Union des industries et des métiers de la métallurgie, est proposé aux ouvriers sans diplôme pour pouvoir être embauchés en CDI par la suite.

Satisfaction à l’usine Renault-Flins le 15 janvier dernier. La barre des 300 diplômés du Certificat de qualification paritaire de la métallurgie (CQPM) a été franchie. Proposée à des ouvriers sans diplôme, cette formation reconnue par l’État et l’Union des industries et des métiers de la métallurgie, ce certificat leur permet ensuite d’être embauchés en CDI au sein de l’usine. Intérimaires comme chefs d’ateliers y voient un bénéfice, les seconds recommandant aux premiers, dont ils connaissent les compétences, de passer ce diplôme.

Une première formation, celle d’équipier autonome de production industrielle, a été ouverte en mars 2016 en partenariat avec l’Aforp de Mantes-la-Ville et l’Afpa de Magnanville. En septembre 2017, une seconde, celle d’agent logistique, a suivi. « Nous étions le premier site Renault à l’avoir mis en place, rappelle Marie-Laure Greffier, directrice des ressources humaines. Le dispositif a depuis été repris dans l’accord de groupe. »

Environ deux sessions sont réalisées chaque mois, avec une douzaine de personnes. « Nous proposons une formation sur-mesure, souligne Sophie Vidaud, conseillère emploi et formation pour le secteur automobile à l’Aforp. Nous les mettons en situation réelle, dans tous les environnements industriels, en ateliers, en ligne de production. »

Les diplômés du CQPM, passent deux semaines en formation, avant de revenir quatre semaines dans les ateliers de l’usine. Le diplôme est ensuite validé par un passage devant un jury. Ils représentent « environ un tiers des 1 000 embauches » réalisées depuis 2015, estime la direction du site.

Eric, assistant chef d’atelier à l’emboutissage, estime que ce diplôme agit comme « un retour sur investissement ». Il précise de sa pensée : « Nous recherchons des profils de conducteurs de ligne, c’est un métier assez spécifique. Pour nous cela nous permet de garder quelqu’un que l’on connaît et qui connaît déjà le métier, il n’y a pas besoin de former quelqu’un à nouveau. »

Le manager évoque notamment le cas d’un intérimaire arrivant au bout de ses 18 mois réglementaires de contrat. « Cela nous permet de valoriser leurs compétences », conclut-il. Le point de vue est sensiblement le même du côté des intérimaires. Mendy, 44 ans, travaille à la peinture. Arrivé à l’usine en 2014, il a été embauché à l’issue de sa diplomation. « Il faut sortir du lot, montrer son talent », souligne-t-il des conditions pour intégrer une promotion du CQPM.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE EN YVELINES