Une pétition contre les nuisances de l’usine de béton

Depuis le 4 février dernier, l’entreprise Stradal travaille 24/24h. Ses riverains se plaignent de nuisances sonores et de vibrations continues.

Lucile Giroussens

« Regardez mes yeux, je ne dors plus ! » Depuis le 4 février dernier, ils sont plusieurs riverains du boulevard Pasteur à se plaindre des nuisances sonores et des vibrations causées par le site de l’usine Stradal, à quelques mètres de leurs maisons respectives. Une pétition demandant l’arrêt du travail de nuit a recueilli une trentaine de signatures. Si la mairie limayenne déclare réfléchir à une action, par le biais d’arrêtés municipaux, elle renvoie également vers la préfecture qui a autorisé ces horaires nocturnes, la zone étant placée en Opération d’intérêt national (OIN) dans le cadre du futur port autonome de Limay.

« Je me suis levé à 23 h, minuit, 1 h, … et puis après j’ai arrêté », fulmine Claude Galvao. « Je suis sortie de chez moi à 2 h du matin en pyjama », abonde une autre riveraine. Depuis le printemps dernier, l’entreprise de génie Stradal s’est installée sur un site occupé depuis plusieurs décennies sur le boulevard Pasteur. L’ancienne usine a été rasée et une nouvelle unité de production a été construite. Selon nos informations, l’entreprise réalise des travaux dans le cadre du chantier du Grand Paris Express, en particulier sur la ligne 15 du métro. Depuis le 4 février, l’entreprise tourne 24h/24 pour combler les besoins de ce chantier, au grand dam des riverains.

« On pète les plombs, on prend des somnifères », poursuit Claude Galvao. Outre les nuisances sonores nocturnes, les riverains ne comprennent pas comment l’entreprise a pu s’implanter, la zone étant placée en OIN depuis 2007. « Cela fait plus de dix ans qu’on ne peut ni construire ni diviser des parcelles », s’indigne Claude Galvao. En 2016, il a déposé un permis de construire, instruit par la mairie limayenne, depuis en sursis à statuer. « Ce n’est pas nous qui autorisons, c’est instruit par les services de l’État du fait de l’OIN, nous n’avons pas notre mot à dire, précise Djamel Nedjar (DVG), adjoint limayen en charge de l’urbanisme. Mais la zone n’est pas immobile, il y a eu des opérations dans cette zone. »

L’élu confirme avoir eu plusieurs remontées de riverains. « On peut peut-être appuyer la chose juridiquement, par le biais d’arrêtés, on va voir ce que l’on peut faire », indique-t-il. D’autant plus que les riverains, pour certains menacés d’expropriation dans le cadre du futur port, s’inquiètent également de l’impact de ces nuisances sur la valeur immobilière de leur maison. « Qui voudra me racheter cela ? », se désole Claude Galvao. Il a également sollicité la préfecture yvelinoise, sans réponse.

Des relevés anti-bruits sont prévus prochainement par la préfecture. Selon nos informations, des solutions anti-bruit auraient été mises en place par l’entreprise, validées par la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie. Dans le cadre du chantier du Grand Paris Express, le contrat d’exploitation de l’entreprise court jusqu’en 2020. La question de la présence, ou non, de l’usine pourra se poser à cette date. Contactée, la direction du site n’a pas souhaité apporter de commentaires sur la situation.

PHOTO : LA GAZETTE EN YVELINES