Des maraudes nocturnes contre les dégradations d’éclairage ?

Lors d’une réunion organisée par l’association Espoir, la dégradation récurrente de l’éclairage public a été soulignée. Plusieurs habitants seraient prêts à faire des maraudes de prévention et aller voir les jeunes.

Créée il y a quelques mois à la suite de la liquidation de l’association Grain de soleil, gérant le centre social éponyme (voir notre édition du 17 avril), l’association Espoir présentait un premier bilan aux élus, représentants de l’État, mais aussi aux habitants ce vendredi 4 octobre, au sein de la maison des associations. L’occasion pour ces derniers d’évoquer leurs attentes en matière de lutte contre les incivilités, comme des maraudes de mamans la nuit.

« On travaille au vivre ensemble », insiste Mounir Satouri (EELV), eurodéputé, ancien directeur de Grain de Soleil et président de l’association, afin de lancer les débats. Un habitant prend alors la parole, faisant référence à la cité de la Noé régulièrement plongée dans le noir : «  Le problème de Chanteloup c’est l’éclairage. »

Un constat qui fait immédiatement réagir la maire DVD Catherine Arenou : « On a sorti 300 000 euros pour remettre des poteaux sécurisés […] pour que vous ayez de l’éclairage le plus longtemps possible. […] Les personnes qui sont venues se sont faites exploser la figure, il y a eu trois blessés. » Elle en appelle à la ­responsabilisation de tous.

« N’importe qui qui passe et voit des jeunes faire va les interpeller », souligne une autre habitante. Si elle loue le travail des médiateurs durant la journée, « un travail ne pourrait-il pas être fait la nuit ? » Une autre Chantelouvaise rappelle qu’à un moment, « il était question de faire des maraudes entre minuit et 3 h avec des parents volontaires. »

Ce projet pourrait voir le jour bientôt selon Ilham Sabar, la directrice de l’association. « On a eu dix mamans qui sont venues nous voir, qui nous ont proposé de monter Les louves de Chanteloup, des maraudes faites par dix mamans », détaille-t-elle.

« Pour moi, il n’y a pas 36 000 réponses, il y en a deux, note Mounir Satouri. D’un côté les réponses techniques pour éviter les dégradations, et de l’autre aussi les prises de conscience, habitants, acteurs, représentants de l’État pour dire en fait l’éclairage c’est notre intérêt à tous. […] Il faut que les dégradations cessent par une prise de conscience collective qui dit mais en fait quand tu dégrades, tu embêtes. » Et de conclure : « Ce sujet ne se réglera que quand vous serez la main dans la main. »

Une des bénévoles en a également profité pour interpeller sous-préfet, mairie et Caisse des allocations familiales. « On espère avoir plus de moyens, pour réaliser plusieurs projets, souligne-t-elle. Il y a beaucoup de demandes qui pourraient faire décoller cette association. » Lors du forum des associations le 7 septembre dernier, Ilham Sabar précisait qu’un comité des habitants avait été créé, « afin de prendre le pouls du territoire » et continuer à affiner la programmation de l’association. « Cet été nous avions fait deux gros évènements par semaine, des sorties, détaille-t-elle. Nous avions organisé des animations en pieds d’immeubles, afin que les gens puissent se rencontrer, échanger. » Actuellement située dans la maison des associations, la nouvelle structure déménagera quelques mètres plus loin, toujours sur la place du Pas, à la place d’un ancien ­commerce.