Centre-ville : l’enquête publique vire à l’affrontement politique

Un avis défavorable a été rendu par le commissaire enquêteur concernant le déclassement anticipé d’une partie de la place du Général Leclerc, dans le cadre du réaménagement du centre-ville.

L’avis est un peu resté en travers de la gorge de la municipalité conflanaise. Du 2 au 17 septembre, la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise organisait une enquête publique portant sur le déclassement anticipé d’une ­partie de la place du Général Leclerc, dans le cadre du réaménagement du centre-ville.

La semaine dernière, le commissaire-enquêteur a fait part d’un avis défavorable à la municipalité, s’étant basé sur la cinquantaine de contributions reçues. La municipalité l’assure, le projet n’est pas remis en cause. Du côté de l’opposition, on se réjouit et on espère une remise en cause du projet.

« Il s’agissait de faire sortir du domaine public une partie de la place le temps des travaux avant de la réintégrer, détaille de la démarche Charles Prélot, adjoint en charge de l’environnement. […] Il s’agit de faire de la place de l’hôtel de ville une place vivante, piétonne, avec une terrasse et créer un parking souterrain dont l’entrée se ferait par la rue Maurice Berteaux. »

De l’enquête publique réalisée, l’élu précise qu’elle servait notamment à déterminer « si cela allait poser des problèmes de circulation dans le centre-ville ». Mais de son propre aveu, il ne s’attendait pas à ce que la cinquantaine de retours portent sur le projet global du centre-ville et notamment la démolition du Cinéville et des bains-douches, les discussions étant cependant toujours houleuses à ce sujet, en conseil municipal ou en réunion publique.

« Suivant ces avis, le commissaire enquêteur a fait une synthèse négative, alors que les contributions ne portaient pas sur le cœur de l’enquête publique, […] son objet a été détourné, poursuit Charles Prélot. Il a pointé une opposition forte mais qui ne remet pas en cause l’intérêt général du projet. » Et de dénoncer « une manipulation » de l’opposition et des différents ­collectifs contre le projet, rappelant que l’architecte des bâtiments de France avait émis un avis favorable à la démolition du complexe.

« C’est une bonne chose que le commissaire-enquêteur ait rendu des conclusions objectives », se satisfait Jean-Pierre Lacombe, élu d’opposition pour Conflans énergie populaire. Selon lui, l’enquête publique englobait « l’escalier central et la terrasse. Nous sommes opposés à la privatisation de cet espace. » Il rappelle, des autres griefs : « Nous sommes opposés à la démolition du Cinéville et des bains-douches, critiques à l’égard de la maison médicale, selon nous mal placée et opposés à la destruction de l’escalier central. »

« Comment se fait-il qu’ils n’aient pas réussi à mobiliser, s’interroge Gaël Callonnec, chef de file de Conflans énergie populaire. C’est un avantage pour nous. S’il y a vice de forme ou de procédure c’est beaucoup plus facile à défendre devant un tribunal administratif quand l’avis est défavorable. »

Conscient que l’avis du commissaire-enquêteur « n’est que consultatif », Jean-Pierre Lacombe espère toutefois que cet avis permette « une remise en cause ou tout du moins de sursoir », au projet. La municipalité retient malgré tout une « concertation fructueuse et positive » prévoit elle de suivre le calendrier établi. « La communauté urbaine va réunir un jury de concours durant le mois de décembre sur la question des espaces publics », précise Charles Prélot.