Le ministre vient faire la chasse à l’habitat indigne

Le décret de création de l’Opération de requalification des copropriétés dégradées a été signé le 13 décembre dernier. Il permet l’intervention de la puissance publique dans des copropriétés dégradées.

Il était attendu, le décret de création de l’Opération de requalification des copropriétés dégradées d’intérêt national (Orcod-In) a été signé le 13 décembre dernier, en présence du ministre du logement, Julien Denormandie (LREM). Après les quartiers du Bas-Clichy (Seine-Saint-Denis) et de Grigny 2 (Essonne), le Val Fourré est le troisième quartier à être concerné par cette opération, qui vise, par l’intervention de l’Etablissement public foncier d’Île-de-France, à racheter des logements dans certaines copropriétés privées, afin d’y mener des travaux avant de les ­réintégrer sur le marché locatif.

Treize copropriétés ont ainsi été identifiées, parmi lesquelles les tours Neptune et Jupiter, la tour Boileau, la tour d’Estrées, la résidence Jacques Cartier et la résidence des Explorateurs. Au total, 1 200 logements sont concernés. « C’est là que l’habitat est le plus dégradé », soulignait des difficultés de gestion de ces copropriétés le maire mantais Raphaël Cognet (LR), lors de la présentation de l’Orcod-In au conseil municipal du 1er juillet dernier.

Six mois plus tard, l’édile a pointé le même constat : « Un des problèmes n°1 du Val Fourré c’est son habitat privé indigne. Les élus qui sont là ne me contrediront pas, 95 % de demandes de rendez-vous concernent des sujets de logements, ou bien des gens qui habitent dans le parc social et qui veulent changer parce que les logements sont dégradés ou bien des gens qui habitent dans le privé, qui paient des sommes astronomiques et vivent dans des conditions indignes. […] La question du logement ­conditionne toutes les autres. »

La convention réunit notamment Ville, Département, Région, préfectures, ministères du logement et de la justice, Epfif et l’Agence nationale de la rénovation urbaine. « Vous venez nous donner les compléments juridiques et je l’espère financiers dont nous avons besoin, abonde le président du Département Pierre Bédier (LR). Cela nous permettra de relancer très vite des opérations d’accession à la propriété dans le quartier du Val ­Fourré. »

Cette opération sera coordonnée par l’Epfif qui « va pouvoir faire du portage de l’achat d’appartements, de la rénovation et enfin une remise sur le marché », détaille le ministre Julien Denormandie, dans le contexte du chantier de la deuxième phase de la rénovation urbaine. « L’histoire nous a montré que cela marchait, […] car on a des initiatives qui ne sont pas que des politiques de logements, ce sont des politiques de l’habitant, poursuit-il. On ne pense pas rénovation que d’un point de vue logement mais aussi d’un point de vue usage, habitant, habitat, cadre de vie. »

Le ministère précise également, sur son site internet, que l’opération « intégrera également des actions de lutte contre l’habitat indigne et les marchands de sommeil dans le quartier du Val Fourré et aux abords, telles qu’elles ont été renforcées par la loi Elan (pour Évolution de l’aménagement et du numérique, Ndlr) ».