Six visions pour un nouveau centre-ville

Si dans cette campagne électorale le centre-ville triellois est la clé de voûte de tous les programmes, tous les candidats n’abordent pas le sujet sous le même angle.

Les Triellois auront l’embarras du choix devant les urnes, le dimanche 15 mars prochain, avec pas moins de six bulletins différents à leur disposition. Six candidats qui ambitionnent de succéder à Joël Mancel (DVD), le maire actuel élu en 2008, qui ne figure pas parmi ces listes. Deux d’entre eux siègent néanmoins au conseil municipal, à savoir l’élu de la majorité sortante et adjoint à l’urbanisme, Michel Poirot (SE) qui conduit la liste Triel renouveau, et l’élu d’opposition Philippe Paillet (SE) avec Réagir pour Triel.

Cette élection voit également la candidature de Cédric Aoun (SE), avec la liste Triel c’est vous. Triel a du talent a pour tête de liste, Jonas Maury (LREM). Martine Cartier (SE) se présente aux côtés du journaliste Rodrigo  Acosta avec la liste Triel à venir. Enfin, Sophie Kerignard (SE) se présente sous la bannière Triel autrement.

Dans cette commune fréquemment désignée de « belle endormie » par ses habitants, du fait notamment des problèmes d’attractivité que connaît son centre-ville, les points noirs sont bien connus de tous. Chaque programme fait mention de ces grands thèmes que sont le stationnement, l’urbanisme, la sécurité et l’environnement, mais les visions et les priorités des candidats diffèrent pour « réveiller » la ville.

C’est dans le quartier des Châtelaines, le jeudi 13 février, que Philippe Cadoux et Odile Bonnet, tous deux colistiers de Philippe Paillet, s’exercent au porte-à-porte. « Le constat n’a pas changé depuis que je suis arrivée ici, pour se garer en centre-ville c’est l’enfer, souffle une trentenaire propriétaire. Et après on s’étonne que les commerces ne tiennent que quelques mois… » Pour faire face à ce désertement, Philippe Paillet souhaite racheter les locaux commerciaux vacants du centre-ville au compte de la commune « afin de choisir les commerçants et proposer une offre attractive ».

En ce qui concerne le stationnement, la commune déplore effectivement une carence importante. Pour y pallier, tous les candidats ont identifié la réouverture du parking René Pion et de ses 77 places. Tous en promettent un accès gratuit à l’exception de Michel Poirot qui envisage un modèle locatif.

« On prévoit de créer 100 places de stationnement supplémentaires, lance Jonas Maury lors de sa réunion publique organisée le jeudi 5 mars à la salle Greblin. Au-delà de René Pion, on a identifié des possibilités à côté de la maison de santé et derrière la mairie ». Jonas Maury propose également un moratoire sur les projets de constructions « lancés hâtivement par la majorité sortante ».

« Quel est votre projet pour l’Ilôt Théâtre ? », questionne à ce ­propos un riverain. « Je ne vais pas vous montrer maintenant une photo d’un autre projet car ce serait vous mentir, tempère le candidat. Il y a des acquisitions foncières qui ont déjà été faites, il va falloir remettre tout le monde autour de la table. » Pour renflouer l’offre de garde des jeunes enfants, Jonas Maury prévoit la création « d’une maison de la petite enfance » que pourrait accueillir le parc ­municipal.

Des projections, Martine Cartier en a présenté quelques-unes lors de sa réunion publique organisée le 27 février. Devant une quarantaine de Triellois, la candidate a présenté une nouvelle version de la rue Paul Doumer, agrémentée de deux voies cyclables de part et d’autre. « Là le 30 km/h ou le 20km/h prend tout son sens », souligne ­Martine Cartier.

Que ce soit pour le stationnement, l’urbanisme, la sécurité ou l’environnement, les visions et les priorités des candidats diffèrent pour « réveiller » la ville.

Interpellée par un habitant sur la disparition des places de parking existantes sur l’artère centrale, la candidate indique « qu’elles seront déplacées ailleurs ». Dans le prolongement de la rue, Martine Cartier envisage de créer une passerelle, parallèle au pont, « pour diriger les vélos et les piétons vers la future gare Eole de Verneuil-sur-Seine ».

Dans sa permanence, ce samedi 7 mars, c’est avec un casque de réalité virtuelle sur la tête que Cédric Aoun peaufine son dernier coup de ­campagne. « On s’est rendu compte que les gens avaient du mal à se projeter quand il s’agit de projets ­immobiliers », souligne-t-il.

En enfilant les lunettes, on y découvre, entre autres, les aménagements envisagés par le candidat pour l’Ilôt Théâtre. La balade débute sur un parking de cinquante places au niveau de l’actuel skate-parc. « Si vous tournez la tête, vous pouvez voir des aires de jeux pour enfants, dirige Cédric Aoun. Il y a aussi la création d’un auditorium et d’une nouvelle médiathèque qui dispose d’une terrasse avec vue ­panoramique sur la Seine ! »

Il avait déjà été interrogé sur le sujet lors de sa participation à un débat le vendredi 17 janvier, ce 22 février, en plein tractage devant le centre commercial des Châtelaines, Michel Poirot a affirmé qu’il compte mettre l’accent sur l’accessibilité de la commune. « Si on sait que la circulation des véhicules est compliquée, il ne faut pas oublier que celle des piétons l’est tout autant », tonne l’actuel élu à l’urbanisme.

Ainsi, Michel Poirot indique que l’une de ses priorités sera « d’élargir le trottoir situé coté impair [côté mairie] de la rue Paul Doumer, aux normes (personnes à mobilité réduite, Ndlr) ». À terme, le candidat ambitionne que chacune des rues ait au moins un trottoir qui corresponde à ces normes d’accessibilité.

« C’est tout à fait négociable avec le préfet », confirme Sophie Kerignard, également adepte de l’élargissement de certains trottoirs, sur le palier d’un couple de retraités. Ce jour-là, la candidate sonne à chaque porte du quartier de La Cerisaie afin de présenter le troisième volet de son journal, consacré, cette fois, au lien social. « Il manque une salle de sport », lui fait remarquer une habitante. En réponse, Sophie Kerignard indique qu’elle propose « la création d’un nouveau gymnase à proximité du Cosec qui, lui, sera rénové ». La candidate souhaite également implanter un nouvel équipement « de 80 à 100 chambres à proximité du centre-ville » pour pallier la fermeture de la maison de retraite de la commune en 2015.