« La droite n’a pas disparu »

Sénatrice des Yvelines, Sophie Primas (LR), est engagée dans la campagne de Valérie Pécresse depuis les régionales et pour les présidentielles à venir. Entretien.

Valérie Pécresse est maintenant candidate officielle des Républicains pour l’élection présidentielle. Vous étiez déjà très engagée pour Valérie Pécresse lors des élections régionales, c’est un résultat qui vous satisfait ?

Je suis assez confiante parce que je trouve qu’on a fait quelque chose d’extrêmement difficile, le rassemblement derrière un seul candidat qui, en plus, est une candidate. Ce n’était pas gagné, surtout si on se remémore en juillet dernier, six mois en arrière, on était un peu dans l’incertitude de se dire, Xavier Bertrand ne voulait pas du Congrès, on voulait un Congrès fermé, un Congrès ouvert, la primaire, … il y avait quand même pas mal de gens qui voulaient se présenter. […]

Je suis évidemment ravie que Valérie soit sortie, ce n’est pas évidemment un hasard, c’est parce que c’est elle aussi qui a la capacité de plus incarner le rassemblement derrière une ligne droite, assumée, mais en même temps élargie, qui va du centre vers la droite plus souverainiste. Elle a cette capacité, que peut-être d’autres auraient moins eu.

Avec ce Congrès et ce vote, la droite ressort-elle renforcée ?

On a beaucoup critiqué Christian Jacob en disant « mais fin novembre c’est beaucoup trop tard, on n’aura pas le temps ». […] Au final ça a donné un Congrès tout à fait positif dans le sens où il n’y a pas eu d’éclats, il n’y a pas eu de prises de positions définitives des uns vis-à-vis des autres et, au contraire, je trouve que ça a donné l’effet plutôt d’une équipe. Et en fait c’est ça que nous demandent les ­électeurs de droite depuis longtemps.

Gérard Larcher sera président du comité de soutien, Patrick Stefanini directeur de campagne, aurez-vous également un rôle particulier ?

À priori, oui, je vais avoir un rôle dans l’organigramme. […] On va chacun apporter notre pierre, ce qui est très important c’est que dans cet organigramme, […] il faut que chacun trouve sa place et notamment tous ceux qui sont issus des équipes des autres candidats au Congrès.

[…] Il faut qu’on se répartisse les rôles, que chacun ait sa place, que tout le monde soit embarqué dans cette aventure, donc c’est pour ça que ça met un peu de temps. Mais oui, oui, j’aurai évidemment un rôle me semble-t-il dans l’organigramme national et j’aurai également un rôle au niveau départemental avec Pierre Bédier et avec bien sûr Gérard Larcher, […] mais aussi avec Alexandra Dublanche et de beaucoup. On met en place un comité de soutien qu’on lancera aussi [en janvier] pour le faire grossir à l’intérieur des Yvelines. […]

Quel sera le leitmotiv de cette ­campagne ?

J’ai commencé la campagne avec Valérie Pécresse en juillet, en Bretagne, qui n’est pas le territoire peut-être où elle est le plus connue et les réactions des gens qu’on allait voir était de dire « oh elle est super, elle est très sympa, elle est un peu éloignée de l’image ­parisienne qu’on peut lui donner etc.  »

Donc elle a besoin d’aller à la rencontre des Français, elle a besoin de faire connaître son caractère, sa personnalité réelle au-delà de ce qu’il passe à la télévision. Elle a besoin d’aller convaincre et c’est pour ça qu’on va faire une campagne à la Chirac et aller dans toute la France à la rencontre des Français, c’est tout ce qui compte maintenant.

De récents sondages placent Valérie Pécresse au second tour, comment analysez-vous la situation ?

On est à 15 semaines du premier tour de l’élection présidentielle. Ce qui est certain c’est que l’après-Congrès plus la mobilisation qu’il y a eu ce samedi à la Mutualité a clairement donné un espoir aux électeurs de droite et du centre, d’une droite qui se reconstitue, qui retrouve de la vigueur, et qui est présente.

Il est vrai que la droite n’a pas disparu, on avait également eu de très très bons résultats au niveau des élections municipales, départementales et régionales, donc on sait que cette droite, ces électeurs de droite sont présents, il y a toujours cette force territoriale à droite. Mais au niveau national, on avait un peu de mal à voir la petite lumière dans le bout du tunnel depuis une dizaine d’années. […] Et là on a trouvé la candidate qui va porter nos couleurs, qui va les porter globalement. Je pense que ça donne un élan, après on ne se laisse pas griser par les sondages, on sait ce que c’est […]. Mais je trouve l’élan incroyable dans les sondages […], le mouvement est assez marqué et nous donne beaucoup de raisons d’espérer.

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