Des joueurs ukrainiens trouvent refuge à l’AS Poissy

Accueillis par l’AS Poissy, cinq joueurs de deuxième division ukrainienne et leur entraîneur sont arrivés en France le 14 mars. Trois jours plus tard, ils se sont entraînés pour la première fois avec les Pisciacais.

Le football n’a pas de frontière. Pour s’en rendre compte, il suffisait d’être présent, le 17 mars, à l’entraînement des joueurs de l’AS Poissy, évoluant en National 2. Ce jour-là, les Pisciacais ont évolué, pour la première fois, aux côtés de cinq footballeurs professionnels de l’Alians Lypova Dolyna, club de deuxième division ukrainienne. Ces derniers, accompagnés de leur entraîneur, Youri Yaroshenko, sont arrivés le 14 mars sur le sol français où ils ont été accueillis par le président de l’AS Poissy d’origine ukrainienne, Olivier Szewezuk, à ­l’initiative de leur venue.

« Nous étions en train de nous préparer pour le championnat. On était partis en Turquie une semaine avant que les événements commencent et jeudi matin (le 10 mars, Ndlr), on a commencé à avoir des coups de fil à partir de 5 h du matin nous disant qu’il y avait des tirs. On espérait tous que cela allait s’arrêter rapidement, que tout s’arrête, que la paix revienne. On attendait mais cela ne s’arrêtait pas et puis on a reçu un coup de fil avec une proposition de venir ici, d’être accueillis comme réfugiés en attendant que la paix revienne », résume, ému, le milieu de terrain ukrainien et fils de l’entraîneur, Kostyantyn Yaroshenko, qui espère, un jour, ­pouvoir de nouveau évoluer en Ukraine.

En attendant, il se dit particulièrement heureux de pouvoir fouler la pelouse aux côtés des Pisciacais. Malgré la barrière de la langue, les joueurs ukrainiens semblent d’ailleurs avoir rapidement trouvé leurs marques sur le terrain. « Les moments consacrés au football, ce sont les seuls moments qui nous permettent d’oublier la réalité, de se changer les idées. Tout le reste du temps, nos pensées sont avec le pays et ce qui se passe en Ukraine », confie Kostyantyn Yaroshenko dont les proches sont encore en Ukraine.

« Le football unit les gens. Ce ne sont que des émotions positives donc c’est bien de s’entraîner avec le club. Quand les joueurs s’entraînent, ils oublient tout pendant une heure, une heure et demie, deux heures d’entraînements », ­complète Youri Yaroshenko.

Bien qu’en accord avec l’entraîneur ukrainien, le président de l’AS Poissy n’en oublie pas pour autant que les joueurs sont des compétiteurs. « Le but c’est qu’ils aient une licence, qu’ils s’éclatent. Ils vont s’entraîner, c’est une chose mais les garçons sont des compétiteurs. Ils ont envie de jouer, même en [équipe] réserve, ce n’est pas grave mais qu’ils soient dans un groupe, qu’ils apprennent le français, qu’ils s’éclatent et qu’un jour ils puissent retourner chez eux et que cette guerre s’arrête. C’est tout ce qui m’intéresse. Mais si on n’a pas de licence, ils ne peuvent pas jouer donc cela serait couillon », explique-t-il en invitant la Fédération française de ­football à faire un geste en ce sens.

« Je vais prendre attache avec la gouvernance du football et le conseiller sport du président de la République pour voir comment […] on peut faire en sorte que vous puissiez rapidement avoir une licence pour pouvoir évoluer [au sein de l’équipe]. À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle », affirme le maire DVD, Karl Olive.

Hébergés dans des hôtels, des solutions sont progressivement trouvées pour accueillir, de façon plus durable, les joueurs ukrainiens. « On a une générosité exceptionnelle de la part des administrés […]. Par exemple, le curé de la ville de Poissy va accueillir trois jeunes », déclare l’édile en insistant sur le fait que la mobilisation de chacun est essentielle.