Des chambres thématisées avec des fresques murales pour s’évader l’esprit. Depuis l’année dernière, grâce à des dons financiers provenant de différentes associations, les cinq chambres du service pédiatrique de jour de l’hôpital François Quesnay sont progressivement repensées pour permettre aux enfants de se sentir comme chez eux. Le 3 mars, l’association mantaise Club 41 a remis un chèque d’une valeur de 2 541 euros à l’hôpital pour réaménager la dernière chambre sur le thème des animaux de la jungle. Au-delà de l’aspect esthétique, leur thématisation faciliterait aussi le travail des soignants.
« Ce qui fait toute la difficulté de la prise en charge d’un enfant c’est son anxiété et l’anxiété de ses parents, explique Béatrice Pellegrino, pédiatre et cheffe de service en pédiatrie à l’hôpital mantais. Dès que [l’enfant] pousse la porte de la chambre, si c’est un univers qui lui paraît hostile, cela va être compliqué. À l’inverse, si d’emblée, il part dans des jeux où on peut le faire partir dans des rêves qui [lui font oublier] le traitement, c’est en partie gagné […]. Une partie de la douleur de l’enfant est liée à son anxiété donc se sentir à l’aise, dans un bel endroit, un endroit agréable et distrayant, cela [facilite le travail] des soignants aussi. »
Béatrice Pellegrino imagine déjà les soignants en train de stimuler les enfants par le jeu en leur montrant les futurs animaux de la jungle qui seront représentés sur les murs. Ces explications ainsi que la visite des chambres, vides, n’ont pas laissés insensibles les membres du Club 41. « On aide différents types de personnes mais c’est vrai qu’on a une préférence pour aider les enfants », confie Philippe Lhermann, secrétaire de l’association.
Chaque année, environ 1 000 passages d’enfants sont recensés dans le service d’hospitalisation de jour en pédiatrie. Ils y viennent pour de la chirurgie ambulatoire ou la prise en charge des maladies chroniques comme les cancers, les diabètes ou la drépanocytose pour ne citer qu’eux. Dans le cas des maladies chroniques, les hospitalisations sont fréquentes. En étant accueillis dans des chambres agréables à vivre, Béatrice Pellegrino est donc convaincue que les enfants ont moins d’appréhension à revenir. Elle admet même volontiers que certains ont pris l’habitude de demander à avoir, dans la mesure du possible, certaines chambres auxquelles ils se sont attachés.
« Il y en a qui ont leurs petites habitudes et leur chambre comme à la maison c’est vraiment leur chambre », admet-elle avant d’ajouter : « Quand on a la possibilité aussi pour les enfants qui ne sont jamais venus de leur faire choisir dans quelle chambre ils se sentiront mieux, c’est aussi une amélioration des conditions de travail pour les équipes soignantes. C’est beaucoup plus agréable de pouvoir proposer un accueil personnalisé ».
« Pouvoir faire une chambre où les enfants vont se retrouver dans des conditions qui sont complètement différentes de ce qu’on peut connaître quand on rentre dans un hôpital, c’est quelque chose qui nous tenait à cœur », conclut Philippe Lhermann. L’argent donné par l’association a été recueilli lors des ventes faites par le Club 41 à la dernière édition de la Foire aux oignons à Mantes-la-Jolie qui a eu lieu le 20 novembre dernier.