Polémique nationale après l’interpellation musclée d’un lycéen

Crédits : Twitter Alma Dufour

Ce jeudi, en cet acte 11 de la journée de mobilisation contre la réforme des retraites, des élèves ont décidé de réaliser un blocus devant leur établissement, le lycée général et technologique Jules-Ferry de Conflans-Sainte-Honorine. Une vidéo de cette manifestation a fait le tour des réseaux sociaux. Sans voir le début des échauffourées, nous pouvons apercevoir quatre policiers plaquer au sol un élève – du nom de Mathieu d’après cette vidéo – puis d’autres policiers maintenir en joue des jeunes avec leurs LBD à hauteur de visage.

Peu après la diffusion de ces images pleines de violence, de nombreux élus ont dénoncé la brutalité de l’intervention. Parmi ceux-ci, la députée Renaissance de la circonscription Nadia Hai : « Le droit de manifester doit être préservé et l’engagement de notre jeunesse doit se faire dans la sérénité et sous la protection des forces de l’ordre. J’ai saisi le préfet pour avoir des explications sur ces images très troublantes » a-t-elle lancé sur Twitter. Du côté de l’édile local – Laurent Brosse, encarté LR – a également dit sur le même réseau social avoir contacté la Préfecture des Yvelines afin d’obtenir plus de précisions. Rapidement, il explique qu’il « en ressort que la procédure a été respectée ».

Le représentant local de l’État a donc rédigé un communiqué pour expliquer en détail le déroulement des opérations des forces de l’Ordre. « Vers 7 h 15, alors qu’une dizaine de lycéens bloque l’accès au lycée Jules Ferry à Conflans-Sainte-Honorine, la police nationale est requise par le chef d’établissement. La présence de jeunes non scolarisés dans cet établissement a été constatée » peut-on lire dans ce communiqué disponible en ligne.

Selon la Préfecture, la situation a dégénéré après l’arrivée des pompiers aux alentours de 10 h afin de venir en aide à une personne blessée à l’intérieur de l’établissement scolaire : « Dès lors que les sapeurs-pompiers sont entrés dans l’établissement, les policiers se sont retirés. C’est alors que ces derniers sont encerclés et font l’objet de jets de projectiles. Les fonctionnaires ne font pas usage de leur lanceur de balles de défense et de leur lanceur de grenades lacrymogènes. » Si dans la vidéo, nous pouvons voir tout de même des projections de gaz lacrymogène, la Préfecture justifie ces gestes en évoquant une volonté de « maintenir les jeunes hostiles à distance. »

Par ailleurs, la section de la Ligue des Droits de l’Homme de Conflans, Andrésy, Chanteloup, Maurecourt a alerté toutes les autorités « concernant ces pratiques violentes qui ont contribué à mettre en danger des mineurs qui ne faisaient qu’expérimenter la liberté de manifester, qui est une des libertés fondamentales dans un État démocratique » et rappelle que « l’usage de la force publique doit être encadrée et respecter les principes de stricte ­nécessité et de ­proportionnalité. »

Finalement l’individu mineur interpelé pour rébellion a été remis en liberté après une garde à vue et ne fera pas l’objet de poursuite.