Un rassemblement pour « faire France ensemble »

300 personnes se sont rassemblées selon la Ville « pour le vivre ensemble » à l’initiative de la Mairie de Poissy, le mardi 6 mai dernier sur le parvis de l’Hôtel de Ville.

« Non à la haine de l’autre sous toutes ses formes ». C’était le maître mot, mardi dernier sur la place de la République de Poissy, où 300 personnes se sont rassemblées un peu plus d’une semaine après l’agression islamophobe visant une Pisciacaise, qui s’est faite arracher son voile en pleine rue.

C’est suite à cet acte ignoble, conjugué à l’assassinat d’Aboubakar Cissé le 25 avril à la mosquée de La Grande-Combe (Gard), mais aussi à l’incendie d’un drapeau français vendredi dernier au restaurant L’Esturgeon, que la Mairie de Poissy a appellé les habitants et les représentants des différents cultes pisciacais à s’unir « pour le vivre ensemble » et « contre les discriminations ».

« Ici, à Poissy, les différences ne sont pas vécues comme des menaces, elles sont une richesse, a tenu à rappeler Sandrine Berno dos Santos devant les Pisciacaises et Pisciacais rassemblés sous les coups de 18 h. Ici, personne ne doit avoir peur parce qu’il croit, ou même parce qu’il ne croit pas. Personne ne doit être agressé parce qu’il porte un voile, une kippa, une croix ou aucun signe religieux ».

Le Père Mathieu Berger, curé de la paroisse de Poissy, a tenu à rappeler le « soutien » et « l’amitié » de la communauté catholique locale. Avant lui, au même pupitre, l’une des représentantes de la communauté musulmane pisciacaise a elle aussi livré un discours chargé d’émotion. « Nous sommes préoccupés par cette société marquée par la montée des violences, des discriminations alimentées par le discours haineux de certains politiques et médias, a-t-elle dénoncé sous les approbations de la foule. Ces fossoyeurs de la fraternité soufflent sur les braises du racisme, de l’antisémitisme, de l’islamophobie pour nous diviser, nous déshumaniser, nous essentialiser afin de mettre à mal notre cohésion sociale ».

Le porte-parole du Conseil des institutions musulmanes des Yvelines (Cimy), Mourad Dali, a conclu en dressant un parallèle entre les personnes rassemblées ce mardi soir et celles qui se sont battues pour le pays. « J’aimerais que, pendant quelques instants, vous vous regardiez tous entre vous. C’est ça, la France. La diversité qu’il y a aujourd’hui dans ce parterre, elle existait déjà dans les troupes qui ont libéré la France il y a 80 années ».