Les parents d’élèves dénoncent la fermeture d’une classe… qui pourrait rouvrir l’année prochaine

Les représentants des parents d’élèves de l’école élémentaire Jules Verne organisaient un rassemblement le 16 mai. Ils protestaient contre la fermeture d’une classe alors que celle-ci pourrait être rouverte un an plus tard.

Cela ressemble presque à un rendez-vous annuel. Juste avant la fin de l’année scolaire 2023-2024, plusieurs parents d’élèves s’étaient donnés rendez-vous devant l’école Jules Verne de Triel-sur-Seine où ils manifestaient leur ras-le-bol face au millier d’heures perdues pour cause de non-remplacement d’un des professeurs. « Deux instituteurs se partageaient le poste et l’un des deux avait démissionné » se remémore Amélie Martin, représentante des parents d’élèves de cet établissement scolaire. Finalement, la gronde était bien arrivée à l’oreille du rectorat de Versailles puisqu’un remplaçant a fini par être titularisé dans l’école élémentaire.

Bis repetita le 16 mai, toujours dans cette ambiance conviviale et chaleureuse, avec viennoiserie et café au programme pour les plus courageux venus dès 8 h. Cette fois-ci, ils s’opposaient à la fermeture programmée d’une classe. En effet, avec des effectifs passant de 246 à 224 élèves, il y aura désormais 9 classes à la rentrée 2025. « On va arriver à des moyennes par classe très élevées, entre 29 et 30 élèves » détaille Amélie Martin, qui s’inquiète d’un autre point : « Ça signifie également qu’en cas d’absence courte d’un professeur, les élèves seront répartis dans les autres classes. Ce qui les surchargera encore plus » Les conséquences de cette réorganisation sont déjà connues : un suivi moindre pour chaque élève et une inclusion scolaire fragilisée pour les enfants à besoins particuliers.

Des parents d’élèves ont tracté devant l’école élémentaire Jules Vernes afin d’alerter sur la future fermeture d’une classe.

« L’éducation n’est malheureusement pas une compétence de la Mairie », déplore Cédric Aoun, l’édile triellois qui est confronté au même problème dans l’école des Châtelaines. « La situation est différente, souligne Sophie Kérignard, élue de l’opposition Vivre Ensemble à Triel. Jules Verne est un établissement plus populaire. » En effet, dans cette zone de Triel-sur-Seine, l’indice de position sociale (IPS) est de 112 (sur 185). Cet indicateur permet d’appréhender les facilités d’apprentissage des élèves à partir des professions et catégories sociales de leurs parents. « C’est une école très mixte, et c’est super parce que c’est une source de richesse immense, explique Amélie Martin, mais ça veut dire aussi qu’on a des élèves qui viennent de familles allophones, où les parents ne peuvent pas forcément suivre comme ils le souhaiteraient les évolutions de leurs enfants. »

Une pétition circule depuis le 13 mai, ratifiée par 159 familles sur les 200 que compte l’école Jules Verne et la municipalité a envoyé un courrier au rectorat de Versailles. Mais parents comme élus ne se bercent pas d’illusion. « C’est compliqué d’avoir les arguments pour ne pas fermer cette classe car nous ne sommes pas en REP (réseau d’éducation prioritaire) » avance l’élue d’opposition. Il reste toutefois un atout dans la manche des représentants de parents d’élèves. D’après les prévisions, l’école élémentaire Jules Verne pourrait à nouveau dépasser la barre des 240 élèves pour la rentrée 2026. Amélie Martin reste donc dans l’expectative : « L’inspecteur de l’éducation nationale nous a dit « ne vous inquiétez pas, on rouvrira la classe s’il faut », mais dans les faits… »