Des chantiers jeunes pour « financer les vacances »

Depuis deux ans, la Mairie de Verneuil-sur-Seine permet à plusieurs jeunes d’obtenir une première expérience professionnelle au sein d’un de leurs services communaux. Rencontre donc avec Milo, 19 ans, qui a travaillé pendant une semaine à l’Espace Jeune.

Il est à peine plus âgé que les adolescents autour de lui. Milo, 19 ans, fait partie depuis le 15 juillet des effectifs de l’Espace Jeune de Verneuil-sur-Seine. Cela le fait sourire d’ailleurs, puisqu’il n’y a pas si longtemps, lui aussi côtoyait cette structure qui permet d’échapper à l’oisiveté des vacances scolaires. Actuellement en classe préparatoire aux grandes écoles d’ingénieurs au lycée Hoche de Versailles, le jeune homme profitait tranquillement de la période estivale après une année passée en compagnie de formules mathématiques. « Mes parents m’ont conseillé de chercher un job étudiant afin d’étoffer mon CV », concède le Vernolien qui voit également certains de ses amis travailler cet été dans la manutention ou au service sport de la Mairie de Paris. Il tombe alors sur l’annonce des « chantiers jeunes » dans le journal municipal de sa commune.

Depuis deux ans, la Ville permet à plusieurs jeunes de se frotter au monde du travail durant 5 jours pendant les trois premières semaines de juillet. « En 2023, nous en avions pris 12 pour rénover les cabanons des jardins familiaux, sauf qu’on ne peut pas les repeindre chaque année » ironise-t-on du côté de l’hôtel de Ville. Toutefois, le dispositif avait plu et la Mairie a donc décidé de l’adapter : direction les services communaux que sont l’administration, les espaces verts, les centres de loisirs… Pour ce millésime 2025, c’est une soixantaine de candidatures qu’a reçu la municipalité, avec au bout du compte, 24 ­heureux élus.

Cela se veut plus formateur qu’autre chose. « Ça m’a obligé à rédiger un CV, une lettre de motivation » explique Milo. L’entretien – qu’il qualifie de « tranquille » – lui a aussi permis de connaître ses forces et ses faiblesses face à un potentiel recruteur : « À la fin, il m’a dit ce qui allait ou pas. » Selon sa fiche de poste, le futur ingénieur devait réaliser des inventaires et s’occuper du rangement. « C’était fait exprès, précise Sabrine, la responsable de l’Espace Jeune, pour qu’il se fasse à l’idée que cela n’allait pas être que « cool ». » Cependant, elle tenait également à lui montrer l’envers du décor pour qu’il passe un bon moment. Le matin, Milo participait à l’accueil des jeunes – « parfois je m’amusais avec eux » confie-t-il – puis l’après-midi, il s’affairait au classement des livres, des jeux de sociétés… Preuve qu’un petit lien s’est formé, les adolescents revenaient le voir pour comprendre ce qu’il faisait.

Que ce soit Sabrine, ou Kevin Bourgoin, le coordinateur jeunesse à l’origine du dispositif, les deux sont satisfaits de la présence de Milo. « Il a été très volontaire » annoncent-ils d’une seule voix. « Je suis content aussi car cela m’a permis d’aider ma ville » analyse l’étudiant en classe préparatoire. Et comme toute peine mérite salaire, il touchera une gratification à l’issue de sa semaine de travail. « 240 euros nets, précise Kevin Bourgoin, un moyen de financer une partie de leurs vacances. » Cela tombe bien, c’était comme cela que le jeune Vernolien comptait les utiliser.