Lecornu à Matignon, « atout précieux » ou « déni de démocratie » ?

La nomination de l’ex-ministre des Armées en lieu et place de François Bayrou n’a pas manqué de faire réagir les députés de la Vallée de Seine. Tour d’horizon.

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Le suspens n’aura pas duré bien longtemps. À peine 24 heures après le vote de confiance qui a acté la chute du Gouvernement et la démission du Premier ministre François Bayrou, Emmanuel Macron a annoncé son successeur, confirmant les rumeurs qui ont circulé une bonne partie de ce mardi 9 septembre : c’est bien Sébastien Lecornu, jusqu’alors ministre des Armées, qui a été choisi pour s’installer à Matignon.

Dans les Yvelines, la nomination de l’ancien maire de Vernon et actuel conseiller départemental de l’Eure a suscité des réactions pour le moins hétéroclites. Le député Renaissance de la 12ème circonscription, Karl Olive, a salué sur ses réseaux sociaux un « homme d’expérience et de responsabilités », qui « a toujours su conjuguer exigence, loyauté et sens du terrain ». « Dans une période où la France doit faire face à de grands défis, son engagement et sa détermination seront des atouts précieux pour rassembler et agir au service des Français », a-t-il insisté. Son homologue de la 6ème circonscription, Natalia Pouzyreff (Renaissance), s’est elle aussi félicitée d’un choix « vite et bien fait », et « de nature à rassurer les Français et nos partenaires européens ».

Vous vous en doutez bien, l’accueil fut bien moins chaleureux de la part des parlementaires non issus du camp présidentiel. Et c’est un euphémisme. Le député de la 7ème circonscription, Aurélien Rousseau (Place publique), se veut fataliste. « Si ce n’est qu’un jeu de chaises musicales, la suite est écrite d’avance, a-t-il lâché sur son compte X. Une seule question : le PM pourra-t-il bouger sur des sujets jusqu’ici tabou pour ses soutiens, au premier rang desquels le Président ? Il faut un changement de direction. Ce n’est pas le mur qui bougera ». Même constat du côté de la 9ème circonscription et de Dieynaba Diop (PS). « Emmanuel Macron reste sourd aux aspirations des Françaises et des Français. D’échecs en échecs, son jusqu’au boutisme accélère la déliquescence de son camp politique. En nommant un macroniste de la première heure, il renforce la défiance de nos concitoyens envers nos institutions ».

Benjamin Lucas va même plus loin : le député de la 8ème circonscription des Yvelines dénonce un « déni de démocratie » et assure avoir « signé la motion de destitution du Président de la République ». « C’est un acte grave et sérieux. Mais la situation l’exige. Pour la démocratie, pour l’intérêt général. Emmanuel Macron est dangereux ».