Il est 16 heures ce jeudi 18 septembre à la résidence sénior l’Alliacée. Alors que les résidents reviennent de leur balade en cet après-midi à la météo estivale, une animatrice est aux petits soins et vient aux nouvelles. Elle, c’est Mahalia, une étudiante qui accorde chaque semaine un peu de son temps aux seniors de l’établissement… avec, en contrepartie, un logement au sein de la résidence.
« C’est un peu comme si j’avais plein de grands-parents », glisse-t-elle dans un sourire. Après avoir grandi à Madagascar, elle arrive en France après son BAC, à 17 ans, pour poursuivre ses études. La voilà désormais en master de psychologie à l’Université de Nanterre. « Quand je suis arrivée en première année, je venais de quitter ma famille, alors je me sentais un peu seule, admet-elle. Ici, je retrouve un peu cette proximité, ce lien que je cherchais et qui me manquait ».
C’est par hasard, sur les réseaux sociaux, que Mahalia tombe sur le dispositif Génération Part’Âges de Domitys, qui promet un logement 100 % gratuit à un étudiant dans une de ses résidences en échange d’un contrat de travail de 15 heures. « Au début, ma mère n’était pas d’accord du tout, elle croyait à une arnaque », se souvient-elle, amusée. Elle postule quand même, et décroche un entretien avec Philippe Vanbersel, directeur de la résidence achéroise. « À ce moment-là, on cherche quelqu’un qui communique, qui est attentionné, bienveillant, et qui aime passer du temps avec les personnes âgées, souligne-t-il. Pendant l’entretien, l’appartement on le met de côté, on se concentre sur ce que souhaite mettre en place l’étudiant, sur ses projets… Le but, c’est qu’il y ait un vrai lien entre générations ».
Des idées, elle en a à la pelle. Outre les Olympiades qui verront L’Alliacée accueillir les résidents de trois autres établissements Domitys, ou l’atelier mosaïque organisé en partenariat avec une école d’Achères pour la Semaine bleue, Mahalia organise des animations ponctuelles comme de l’aide à l’informatique, des ateliers créatifs, ou de simples promenades dans la forêt de Saint-Germain située à deux pas. « Ce ne sont pas juste des animations cochées dans un calendrier, souligne-t-elle. C’est vraiment un accompagnement personnalisé pour les résidents ».
Mahalia parle, écoute, et noue des liens avec les résidents pour rompre leur isolement. Un rôle qui lui permet aussi de grandir en tant que personne. « Je suis quelqu’un de plutôt timide, je ne parle pas tellement, et le fait d’aller voir des personnes âgées qui sont beaucoup à l’écoute et dans le partage, ça m’apporte beaucoup. Que ce soit avec des anecdotes ou leur façon de voir les choses… C’est un partage commun ».