Durant une journée, l’avenir de l’Espace se jouait dans cet IUT

Le DefInSpace 2025 se déroulait à l’IUT de Mantes-la-Jolie entre le 10 et 11 octobre. Pendant 24 h, des étudiants ont cherché à répondre à une problématique liée à l’espace, enjeu crucial pour la souveraineté nationale. Nous avons donc suivi un groupe de 5 jeunes issus de l’établissement mantais.

L’espace, frontière de l’infini vers lequel a voyagé l’IUT de Mantes-la-Jolie le temps d’une journée. Entre le 10 et 11 octobre, cet établissement rattaché à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines accueillait la quatrième édition du DefInSpace, un hackathon centré sur une problématique spatiale : cette année, c’était la transmission de données vers des satellites situés en orbite basse. Créé par le Commandement de l’espace, il mettait aux prises plusieurs centaines d’étudiants pouvant provenir de grandes écoles comme la Sorbonne, l’ESTACA…

« C’est un secteur qui est en plein changement, explique Philippe Keckhut, directeur de l’Académie spatiale d’Île-de-France, l’organisateur de l’événement au niveau local. Si la France ne prend pas à bras le corps ce sujet, elle ne sera pas invitée à la table des négociations plus tard ». Le Professeur Benoît Petit, directeur de l’IUT de Mantes, le rejoint : « C’est pourquoi depuis deux ans maintenant, on se positionne sur l’industrie du spatial. Pour former les jeunes vers des métiers d’avenir » Quelques étudiants mantais étaient donc bien décidés à relever le défi, comme Catalin, Ilyas, Eray, Erwan et Fallou, dont le groupe se ­nommait Aerospace.

Ce n’est pas la première fois que ces étudiants en deuxième année d’alternance tentent de repousser leurs limites. En 2024, ils avaient participé à GIM’Éole – où ils devaient fabriquer une éolienne en moins de 24 h – et avaient fini 7ème sur 50. « On vise les demi-finales » annonce d’emblée Fallou, visiblement pas impressionné par le pedigree de leurs adversaires. « En théorie ils peuvent être meilleurs, mais comme nous on travaille dans des entreprises, on peut assurer sur la partie pratique » théorise Catalin. Dès le top départ, pas question de perdre du temps, nos cinq jeunes réussissent à se trouver une salle rien que pour eux et planchent déjà sur le sujet. Et afin d’éviter de s’endormir, le stock de boisson énergisante a été fait. Sinon, ils ont aménagé des tables et des chaises pour s’allonger quelques minutes, au cas où.

Les étudiants avaient le choix de répondre à une question générale ou technique.

24 h plus tard, le travail est rendu, alors Eray et Fallou se détendent en jouant au tennis de table. Tous sont satisfaits du parti pris qu’ils ont choisi : au lieu d’améliorer la connexion terre-satellite, le groupe Aerospace s’est attardé sur la communication entre les satellites eux-mêmes en installant un système quantique. « Pour la cybersécurité c’est le top car c’est inviolable » justifie Catalin. Selon eux, le jury a été plutôt satisfait de leur réceptif.

À 19 h, le glas sonne : malheureusement pour eux, ils sont hors du top 3 local et ne peuvent pas aller défendre leur idée lors de la demi-finale prévue à Paris en novembre prochain. Toutefois, petite consolation pour nos étudiants : ils ont obtenu le prix coup de cœur du jury composé de professionnels comme SAFRAN ou CEGELEC. « C’est déjà ça » glisse Ilyas, quelque peu déçu.

« Ce qui joue plus que l’âge, c’est le niveau du diplôme, les console le Professeur Benoît Petit. Vous êtes en BAC+2 et vous faites face à des gens déjà en master ou en école d’ingénieurs. » En revanche, le directeur de l’IUT reste fier de ses ouailles : « Je dis toujours à mes étudiants d’avoir confiance dans leurs idées, quand ils jouent cette carte-là, ils sont aussi bons que les autres. »