Des assistantes maternelles réunies sous le même toit

Les Mureaux ont inauguré le 5 novembre une maison pour assistantes maternelles municipales. Au lieu de garder les enfants chez elles avec les contraintes associées, elles pourront le faire dans la petite maison annexe de l’école Roux-Calmette.

Au sein de l’Archipel, la crèche familiale municipale des Mureaux, un îlot vient d’être découvert. Pour s’y amarrer, il faudra compter sur « la Croisière », le nom de la nouvelle maison des assistantes maternelles municipales (MAM). Le principe est simple : cinq assistantes maternelles – Virginie, Najate, Audrey, Antonia et Maria – gardent des enfants de 0 à 4 ans dans un lieu commun, ici l’une des deux maisons annexes de l’école Roux-Calmette qui servait au gardien plusieurs décennies auparavant. Rénové pour obtenir l’agrément de la Protection maternelle et infantile (PMI), le bâtiment est savamment aménagé pour l’éveil des tout-petits. Par exemple, la table à langer dispose d’escaliers si le bambin souhaite y accéder par lui-même. Les évaluateurs de la PMI doivent passer le 18 novembre pour permettre l’ouverture officielle de la MAM ­programmée à début décembre.

Elle est censée offrir une alternative à certaines assistantes maternelles à domicile car leurs besoins peuvent évoluer avec le temps. « Quand leurs enfants deviennent adolescents, ils veulent utiliser leur chambre. Sauf que souvent, il y a un bébé qui dort à l’intérieur durant la journée » explique Nathalie Neras, la directrice de l’Archipel. De plus, ce nouveau dispositif offre de nouvelles perspectives professionnelles comme Virginie. 13 ans qu’elle exerce ce métier qui la passionne toujours autant, mais qui estimait « avoir fait le tour ». « Je voulais devenir éducatrice pour jeunes enfants, mais je devais le financer et repartir étudier pendant trois ans » explique-t-elle.

Quant à Najate, elle loue l’aspect collectif : « L’avantage d’être plusieurs, c’est qu’on peut construire des projets suivant les tranches d’âge. » Les premiers enfants acceptés, qui seront au total 12, sont ceux déjà gardés par les assistantes maternelles. « Les parents avaient le choix. S’ils voulaient, ils pouvaient chercher une autre assistante maternelle, précise Nathalie Neras, mais tous étaient contents de nous suivre. »

Les maisons d’assistantes maternelles ne sont pas un concept nouveau. Elles existent déjà dans le secteur privé. Ce qui rend celle des Mureaux unique en France – pour le moment – c’est sa gestion par la municipalité, un soulagement pour les assistantes maternelles, notamment sur la recherche des enfants. La Ville s’est inspirée d’un exemple à Pau. « Elle était gérée par une association, se rappelle Karima Hafid, la conseille municipale en charge de la petite enfance. On s’est dit que si eux peuvent le faire, alors pourquoi pas nous ? » Il aura donc fallu quatre ans pour que la Croisière puisse être mise à flot.

D’une part, il fallait s’assurer qu’elle ne soit pas une coquille vide. « Sur les 20 assistantes maternelles que nous gérons, 7 se sont proposées et deux ont fini par se désister » détaille la directrice de l’Archipel. Ensuite, le fameux nerf de la guerre : l’argent. Les trois quarts du financement ont été assurés par la Caisse d’allocations familiale, soit 157 000 euros HT sur les 204 000. D’autres MAM pourraient ouvrir au sein de notre territoire puisque Versailles, dont une élue de la Ville était présente lors de l’inauguration le 5 novembre, a déjà fait part de son intérêt pour ce dispositif.