Les Yvelinois « bons élèves » du tri des déchets en Île-de-France

Selon les statistiques de Citéo, en 2024, les habitants du département des Yvelines ont trié en moyenne 51 kilos d’emballages, un chiffre au-dessus de la moyenne régionale… mais qui reste en stagnation par rapport à l’année précédente.

Chaque année, en plus de sa mission d’accompagner les entreprises et collectivités à réduire l’impact environnemental des emballages et papiers, Citéo publie les chiffres des habitudes de tri des Françaises et Français. Et en 2024, à l’échelle régionale, le département des Yvelines fait figure de « bon élève », comme le souligne Laurent Dalibon, directeur régional de l’éco-organisme : les Yvelinois ont trié, en moyenne, 51 kilos d’emballages l’année passée, contre 47,5 kilos à l’échelle de la région. « Dans les Yvelines comme en Île-de-France, le tri continue de progresser sur les emballages légers, dont ceux en plastique », souligne-t-il. En effet, on note une évolution de 4,2 % sur les déchets jetés dans les bacs jaunes.

Toutefois, la comparaison avec les chiffres nationaux est déroutante : en 2024, chaque Français a trié en moyenne… 72 kilos d’emballages ménagers et de papiers graphiques. Un tel écart expliqué, notamment, par la réticence des Franciliens à trier le verre, avec des chiffres en régression par rapport à 2023. « On trouve autant de verre dans les ordures ménagères que dans les bacs prévus à cet effet, regrette Laurent Dalibon. C’est difficile à expliquer, ça n’existe qu’en Île-de-France. Il est vrai que l’environnement est très dense, avec moins de colonnes, mais c’est d’autant plus incompréhensible que c’est le matériau historique recyclable à l’infini ».

Ces dernières années, les collectivités locales s’évertuent à trouver des initiatives afin d’améliorer les performances de tri des déchets. La communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise n’est pas en reste. « Depuis l’adoption du premier Plan Local de Réduction des Déchets Ménagers et Assimilés en 2019, la production de déchets a diminué de 13 % sur notre territoire, précise la CU sur son site internet. Les efforts conjugués de la collectivité et des habitants ont permis de dépasser les objectifs fixés, avec une réduction totale sur 6 ans de 62 kg/hab, au lieu des -37,7 kg/hab espérés. Ces actions de prévention ont permis une réduction significative des quantités de déchets collectés et traités, générant une économie annuelle de plus de 300 000 euros HT ». Parmi les initiatives, on note des campagnes de distribution de composteurs, des opérations de broyage des végétaux, des campagnes de sensibilisation, ou encore la modernisation des déchèteries et le déploiement d’une application Infos Déchets GPSEO, permettant aux habitants d’accéder à des informations personnalisées sur les jours de collecte et les modalités de tri dans leur adresse.

« C’est une très grosse intercommunalité, donc les efforts sont plus compliqués à mettre en place, mais ils il y a une vraie bonne dynamique », affirme Laurent Dalibon, qui met en avant la modernisation du centre de tri Valoseine, qui devrait être inauguré en juin 2026 (voir notre édition du 2 juillet 2025). Mais c’est par une autre initiative yvelinoise que le directeur régional de Citéo est particulièrement séduit : la tarification incitative mise en place du côté de l’intercommunalité Versailles Grand Parc. Le dispositif remplace la traditionnelle Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM), qui était calculée en fonction de la valeur locative ou foncière du logement avec l’ajout d’une part variable, calculée en fonction de la production réelle d’ordures ménagères du foyer. Autrement dit, moins on jette, mieux on trie, plus on maîtrise sa facture. « Cela permet de responsabiliser, car la plupart des gens ne savent même pas qu’ils payent pour ce service, insiste Laurent Dalibon. C’est le plus important des leviers, car au-delà du sujet du verre, en Île-de-France, on n’atteint pas les ­objectifs visés pour le plastique ».