Transformer une « période de consommation intense » en « geste utile pour les familles en difficulté » : telle est l’ambition du site de e-commerce Beans, basé à Conflans-Sainte-Honorine, à l’occasion du Black Friday. En effet, pour chaque commande passée sur le site entre le 28 novembre à 8 h et le 2 décembre à minuit, Beans s’engage à mettre de côté un produit pour l’association locale Cité LPB, qui agit pour l’insertion sociale des publics en difficulté. « Le Black Friday, c’est un appel à la surconsommation et au gaspillage, ce qui va à l’encontre des valeurs de Beans, souligne Émilie Rolland, bras-droit des fondateurs de la start-up. Alors, on s’est demandé comment agir à notre échelle, en faisant un geste vers une association et des gens qui en ont besoin ».
Depuis deux ans, Beans propose sur son site beansclub.fr des offres sur des produits de fin de série ou à date limite de consommation proche, directement vendus puis livrés par les industriels qui écoulent ainsi leurs surstocks. Une manière de combattre le gaspillage, et de proposer des produits à moindres frais aux consommateurs. « Tout ça est parti d’un constat : 53 % de tout le gaspillage alimentaire se passe avant même que les produits n’arrivent dans la grande distribution, et de l’autre côté, 45 % des Français ont du mal à boucler les fins de mois », raconte Émilie Rolland. Ce constat, il a été établi par Inès Sánchez-Castillo et Louis Paulet qui, avant de donner vie à Beans, travaillaient déjà dans le secteur alimentaire.
Les discussions avec les industriels leur ont permis d’arriver à une conclusion : acheter les surstocks destinés à être jetés pour les revendre à bas prix, cela permet aux industriels de limiter leur gaspillage, et aux consommateurs de mettre la main sur des produits à des prix avantageux. Ainsi, en 2024, Beans a pu « sauver » plus de 200 000 produits, et a noué des partenariats avec plus de 70 partenaires industriels tels que Lesieur, Danone, Bonduelle ou encore Michel & Augustin. « Ce sont eux qui nous contactent directement dès qu’ils ont des surstocks, explique Émilie Rolland. On leur fait une offre, et une fois que tout est convenu, ils nous livrent la marchandise ». Si les bureaux sont situés à Paris, les produits sont, eux, stockés dans un entrepôt situé dans la ZAC des Boutries, en face de la déchetterie de Conflans-Sainte-Honorine. « C’est vraiment un endroit stratégique, avec des axes d’autoroutes importants et une zone industrielle très intéressante. On travaille d’ailleurs avec nos voisins de LM Plastiques qui nous fournissent les cartons et autres plastiques ».
C’est ensuite d’ici que les commandes passées sur internet sont expédiées, direction les quatre coins du pays via Colissimo et Chronofresh. On trouve, par exemple, une bouteille d’huile d’olive à 7,99 euros au lieu du prix conseillé de 13,70 eurps, ou encore des paquets de 500 grammes de pâtes à -30 %. Si les produits sont uniquement accessibles via le site, Beans réfléchit actuellement à la meilleure manière de permettre aux Conflanais de venir faire leurs emplettes directement sur place. « Ce qu’on aimerait faire, par exemple, c’est une grande braderie sur le parking pour permettre à tout le monde de venir faire ses courses, ou encore permettre de venir chercher sa commande en click-and-collect, confie la représentante de Beans. En tout cas, on veut développer notre ancrage local ». Ce qui est sûr, c’est que l’optimisme est de rigueur quant à l’avenir de la société : après une première levée de fonds d’1,4 millions d’euros fin 2024, Beans est en passe d’en conclure une deuxième de 3,2 millions d’euros.