
C’est à l’occasion du sommet Choose France, qui s’est tenu le 17 novembre dernier, que l’annonce a été faite en grande pompe. Alors que le ministre délégué à l’Économie, Roland Lescure, a cité Thésée Datacenter parmi les initiatives emblématiques soutenant l’attractivité et la souveraineté numérique de la France, l’acteur de l’hébergement informatique a annoncé la construction prochaine d’un nouveau campus de datacenters à Aubergenville.
« On est l’un des rares acteurs du secteur à être dédiés aux entreprises et au secteur public, souligne Antoine Fournier, président de Thésée Datacenter. Ce campus, c’est justement pour pouvoir répondre à leurs besoins sur notre zone locale, et particulièrement sur l’ouest de l’Île-de-France ».
Après avoir déjà ouvert un premier datacenter à Aubergenville en 2021, qui héberge notamment les données de l’audiovisuel public français (voir notre édition du 27 novembre 2024), Thésée Datacenter s’ancre donc définitivement dans le territoire de la Vallée de Seine. « On a un alignement avec les collectivités locales et territoriales, se félicite Antoine Fournier. On voit que notre projet est cohérent avec la volonté des élus de la zone de remplacer de vieilles industries par de nouvelles ».
Coût total de ce campus ? Un peu plus de 500 millions d’euros, avec des datacenter construits au rythme d’environ un tous les deux ans. Ce projet pharaonique, qui s’étendra à terme sur trois hectares, va voir le jour par étapes. « On va d’abord construire un bâtiment de 3 000 m2, à peine plus grand que le précédent, annonce Antoine Fournier. Mais ce n’est que la première étape : ce bâtiment numéro 2 est fait pour avoir, derrière lui, cinq autres bâtiments sur le même modèle, sur un terrain qui était à GPSEO et qui est vendu étape par étape à Thésée en fonction de notre développement ».
Pour proposer le meilleur service possible à ses clients, Thésée Datacenter a appris de sa première expérience aubergenvilloise, et s’adapte aux évolutions technologiques : alors que les serveurs du premier bâtiment étaient refroidis uniquement avec de l’air, ceux du prochain bénéficieront aussi d’une technologie de refroidissement à base d’eau.
« Avec l’augmentation des puissances au sens thermique des serveurs, on a une technologie qui commence à se standardiser à l’échelle mondiale qui s’appelle le Direct Liquid Cooling, avec un flux d’eau qui va jusqu’au processeur et jusqu’à la mémoire, explique le président de Thésée Datacenter. Comme on partage le bâtiment pour plusieurs clients, on doit être capables de s’adapter à plusieurs besoins. Donc le prochain bâtiment va être hybride, et s’adaptera aux deux types de refroidissement ».
Une nouvelle technologie qui a également un intérêt local et économique, car qui dit réseau d’eau dit chaleur fatale, et donc, capacité économique. « Ça devient économiquement rentable de récupérer la chaleur, souligne Antoine Fournier. Ça fait deux ans qu’on en parle avec GPSEO : ils sont en train de travailler sur un projet de réseau de chaleur dans le quartier, et on va pouvoir y participer. C’est un des piliers des datacenter : il faut être en symbiose avec la zone où on est installé ».
Si tout cela n’est pas pour tout de suite, Thésée Datacenter est déjà en train de finaliser un contrat avec un acteur du numérique français pour occuper une partie du premier bâtiment du campus, dont la première pierre sera posée au printemps pour une mise en service en 2027.