
Comment avez-vous vécu votre mise à l’écart au profit d’un élu d’opposition en 2023 ?
Dès son élection, la maire a réussi à se mettre à dos une très grosse partie de son équipe. Les six premiers mois de son mandat, il y en a déjà qui voulaient la destituer parce qu’ils considéraient qu’elle ne faisait pas le job, avec trop de verticalité. Et moi, je faisais plutôt le tampon, en disant, attendez, ça vient de commencer, on ne peut pas la renverser comme ça. Et puis, l’écart s’est creusé. Il y a des démissions qui sont arrivées très tôt dans le mandat. Et elle a réussi finalement à garder un peu la main en s’alliant avec l’opposition. Je pense qu’unanimement, que ce soit notre équipe ou les Juziérois, on a vécu ça comme une trahison, clairement.
Allez-vous incarner la continuité ou la rupture avec le dernier mandat ?
Ça va être nécessairement une forme de rupture puisque ce mandat est marqué par un manque de proximité avec les Juziérois. Elle a été élue, et elle est restée dans son bureau. Tous les habitants me disent qu’elle n’est pas accessible.
Moi, je veux remettre les Juziérois au centre des débats, recréer du lien social qui a disparu pendant ce mandat. Tourner la page, être plus consensuel, avoir de l’ambition, pour redonner un cadre et produire une vision. Ne pas agir coup par coup, mais planifier les choses. Moi, j’y vais parce que ça patine. Il y a eu beaucoup d’erreurs de gestion, notamment sur la conduite de certains projets dont la temporalité a interpellé, notamment la création d’un restaurant scolaire avec des estimations approximatives de 4,3 à 6,1 millions d’euros, un projet qui n’a d’ailleurs pas fait l’objet d’une réunion publique. C’est un sujet qui va évidemment impacter le prochain mandat, puisqu’on n’a pas des crédits qui sont extensibles.
Quelles sont les grandes lignes de votre programme ?
Les grandes lignes, c’est évidemment de servir au maximum. On a des infrastructures qui servent aux associations et aux Juziérois mais qui ne sont pas nécessairement aux normes. Il y aura évidemment une réflexion sur ces équipements, sachant que ça va aussi dépendre des capacités de financements qu’on aura par rapport au projet de restaurant scolaire.
Il y a aussi le côté sécurité qui n’a pas été développé. Moi, j’avais essayé dès le début du mandat, quand j’étais premier adjoint, de passer à la vidéoprotection par exemple. J’ai compris qu’avec l’équipe remaniée, comme elle l’appelle, ce projet allait peut-être être initié. En tout cas, je le prône depuis 2021.
J’ai aussi pas mal de retours de parents qui me disent que nos jeunes n’ont pas grand-chose à faire à Juziers. On est en réflexion avec mon équipe sur ce qu’on peut leur offrir. On a quelques idées, mais je ne veux pas non plus tout dévoiler sachant que je voudrais aussi que ce soit participatif.
Mon grand dada, c’est de préserver la pierre, les bâtiments anciens. On avait des engagements, évidemment, puisque je participais en 2020 à la rédaction du programme. Ces engagements n’ont pas été tenus. Je serai très vigilant sur le patrimoine de la commune, à la fois d’ailleurs bâti et naturel. Quant à l’urbanisme, il y a cette fameuse loi SRU que tout le monde connaît, à laquelle on est soumise. Il y a encore des logements à faire. Mais il faudra le développer de manière intelligente. Peut-être aussi ne pas faire que des programmes locatifs, mais aussi des accessions et des logements sociaux. Et surtout dans des endroits qui sont le moins impactants possible pour tout le monde, et harmonieux.