Marie-Agnès Bouyssou : « Les Villennois ont envie de nouveauté »

Première adjointe du maire villennois Jean-Pierre Laigneau depuis 2020, Marie-Agnès Bouyssou s’est officiellement lancée dans la campagne aux élections municipales. Avocate de formation et villennoise depuis 25 ans, elle espère « apporter un regard neuf » après le conflit ouvert qui a touché la municipalité ces derniers mois.

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Pourriez-vous vous présenter pour les Villennois qui ne vous ­connaîtraient pas encore ?
J’ai exercé pendant 10 ans à Paris en tant qu’avocate, et avec mon mari, nous avons fait le choix de venir vivre à Villennes il y a 25 ans, parce que nous voulions offrir à nos enfants un cadre de vie autre que celui de Paris.

J’ai arrêté de travailler quelques années pour me consacrer à ma famille et pour faire du bénévolat. Là, j’ai commencé à me constituer un certain réseau. En 2012, je suis devenue chasseur de tête spécialisé dans les avocats. Je suis indépendante, ce qui fait que j’ai pu lever le pied lorsque la mairie a commencé à me prendre tout mon temps. Et j’envisage de mettre en suspens mon activité lorsque je serai élue maire, pour pouvoir me consacrer intégralement à ma mission.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer en tant que tête de liste ?
Avant ma décision, beaucoup de gens m’ont sollicité. Et je répondais souvent : « Si vous me soutenez, j’y vais. » Et ça m’a confortée dans l’idée qu’il fallait vraiment que j’y aille, j’ai été première adjointe pendant 5 ans, ils connaissaient mon travail dans les écoles. J’ai montré aux habitants que j’étais une femme de dossier. Mon passé d’avocate fait que j’ai une rigueur dans le traitement des sujets : quand on me demande quelque chose, ça ne reste pas lettre morte. Je suis quelqu’un qui est connu aussi pour son côté très empathique. On me surnomme « main de fer dans un gant de velours ».

Devenir maire, était-ce une ­ambition de longue date ?
Pendant les cinq ans et demi qui se sont écoulés, il était tacitement entendu entre Jean-Pierre Laigneau et moi qu’il m’introniserait comme son successeur. Et il l’a clairement dit à l’équipe, dès le début du mandat. Donc, j’ai beaucoup travaillé, j’ai beaucoup appris. Et quand j’ai réabordé le sujet, il y a un an, il est venu me dire, « j’ai réfléchi, je vais me représenter, mais je te céderai la place au bout de trois ans, on dira que je suis malade ». Je lui ai dit que c’était un mensonge, que je ne voulais pas de ça pour les Villennois, que j’aurais beaucoup plus de légitimité si les gens ­mettaient mon bulletin dans l’urne.

Allez-vous incarner la continuité ou la rupture avec la politique de l’équipe en place ?
On sent que les Villennois ont envie de nouveauté, de candidats qui ne se sont jamais présentés. Nous avons fait le choix d’appeler notre liste « Un regard neuf pour Villennes ». D’abord parce que ce serait la première fois qu’il y aurait une femme maire à Villennes. Et puis, on sent que les gens ont envie de nouvelles façons de gérer la commune, de nouvelles méthodes.

Je vais beaucoup être dans le collaboratif. Je vais consulter régulièrement les habitants, ce qui n’a pas été assez fait sur ce mandat. C’est un peu l’ancien temps : le maire décide, il impose, et puis si vous n’êtes pas content, allez au tribunal. Un maire, aujourd’hui, doit se montrer ­innovant.

Quels sont les axes principaux de votre programme ?
On veut une ville vivante, où chacun a sa place dans un cadre de vie préservé et avec des commerces dynamisés. Ça passe aussi par des associations soutenues et des événements de qualité. On aimerait créer une synergie, que les gens se retrouvent, qu’ils aient un sentiment ­d’appartenance.

On va prôner un urbanisme raisonné : on mettra toute notre énergie pour rénover plutôt que construire. Mais aussi un urbanisme négocié, que ce soit avec l’État pour montrer ce qu’il n’est pas possible de faire à Villennes, mais aussi avec les promoteurs. On ne va plus subir leurs projets, mais les maîtriser.

Un cadre de vie préservé, ça passe évidemment par l’amélioration de la sécurité, avec une présence accrue de la police municipale sur le terrain. Il faudra revoir le maillage de la vidéosurveillance et l’efficacité des caméras, pour réduire ce sentiment d’insécurité que les habitants nous font remonter.

Pour le scolaire, la rénovation de l’école des Sables, qui a été mise en stand-by, me tient particulièrement à cœur. C’est une école qui date des années 70 et qui a vraiment besoin d’un sérieux coup de neuf. Notre souhait, c’est qu’à terme, toutes nos cours de récréation soient transformées en cours oasis : les retours sont excellents, les enseignantes nous disent que l’ambiance de la cour a changé. On a aussi un projet de poser des panneaux solaires sur l’école du Pré-Seigneur, dans un projet plus global pour avoir une boucle de consommation.

Le mandat sera placé sous le signe de la sobriété, et ça va être à tous les niveaux : au niveau environnemental mais aussi au niveau financier, en allant chercher des économies là où on peut en faire plutôt que d’augmenter les impôts.