Le projet d’école alternative crée l’engouement auprès des parents

Une réunion d’information concernant la création d’une école nouvelle a su réunir une trentaine de personnes. Si le projet n’en est qu’à ses balbutiements, les participants ont fait part d’un réel intérêt.

Sudbury n’évoque pas toujours quelque chose pour un parent lambda. Pourtant, il s’agit d’un courant d’école alternative bien connu outre-atlantique. Emma Fillion et Déborah Tatarkovic souhaitent s’appuyer sur celui-ci pour créer une école démocratique sur la commune de Mantes-la-Jolie.

Mardi dernier, elles ont organisé une réunion d’information pour présenter l’ébauche de leur projet. L’objectif était de fédérer autour d’elles une équipe partante pour se lancer dans cette aventure. Pour l’occasion, une trentaine de participants ont montré un réel intérêt quant à la construction d’une structure différente de l’école de la République.

« J’ai commencé à me poser des questions à la naissance de ma fille, le système actuel ne me convenait pas, explique Emma Fillion, l’une des porteuses du projet. L’ouverture de cette école n’est que la continuité d’une démarche entamée sur la place que j’ai envie d’avoir dans la société et l’environnement à apporter aux enfants et donc aux futurs adultes ».

Au fil de la réunion d’information, plusieurs présents ont partagé ce même constat de départ. « Tous les jours, mon fils reste avec ma mère qui le laisse évoluer à son rythme et faire les activités dont il a envie, lance l’une des participantes. En un an, il a appris à compter en français et en anglais jusqu’à 40,
il est épanouï ».

Si ce modèle d’école favorise l’autonomie, la créativité tout en responsabilisant l’enfant (voir encadré), s’inscrit aussi dans un cadre radicalement différent de celui développé par l’éducation nationale. A ce titre, il peut être source de nombreuses craintes notamment sur la poursuite du cursus scolaire dans un univers conventionnel.

« Si un enfant a envie de passer le bac, il pourra le faire de lui-même : en candidat libre, précise Déborah Tatarkovic, co-fondatrice du projet d’école nouvelle. L’idée est de créer un microcosme et laisser la vie se faire. Il y a peut-être des enfants qui ne s’adapteront pas à ce système ». Pour l’instant, le projet est lancé sans qu’un business plan ne soit établi, ni aucun local trouvé, simplement l’envie de concrétiser une école démocratique pour la rentrée 2017.

Sur le modèle de l’école Sudbury-Valley

Le projet de Déborah Tatarkovic et Emma Fillion s’inspire de l’école Sudbury-Valley. Depuis 50 ans, les Etats-Unis ont fait naître des structures dynamiques nouvelles. Destinée aux enfants de 3 à 19 ans, l’école démocratique s’attache à rendre les enfants responsables de leur propre éducation. Ils évoluent tous ensemble au sein d’un même collectif et se consacrent à ce qui les intéresse sans contrainte de programme ni de temps. Concrètement, ils vont et viennent entre des espaces dédiés aux arts plastiques, à la musique, à la lecture, au sport…

Autour d’eux, les encadrants garantissent la préservation d’un espace bienveillant et sécurisant, tant physiquement que d’un point de vue moral. Ils doivent faire en sorte de favoriser la liberté d’évoluer de chacun, tout en mettant à disposition leur expérience et leur savoir, cela en considérant l’enfant comme leur égal.