Mantois : nouvelle gestion pour deux piscines

Les deux piscines quasi-neuves du Mantois, au déficit très important, auront un nouveau gestionnaire à la rentrée. La communauté urbaine mettra aussi plus d’argent au pot chaque année.

A la prochaine rentrée scolaire, la gestion des deux piscines du Mantois sera confiée à la société rouennaise Vert marine. Son patron compte bien arriver à rendre pérennes ces équipements en améliorant leur fréquentation. Leur propriétaire, la communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise (GPSEO), qui a remplacé l’intercommunalité du Mantois (la Camy, Ndlr) aujourd’hui disparue, a également ajouté 500 000 euros chaque année au pot pour convaincre un nouveau gestionnaire.

En effet, depuis les inaugurations d’Aqualude et d’Aquasport, respectivement fin 2011 et fin 2013, leur fréquentation reste très inférieure aux prévisions. L’UCPA, leur gestionnaire, rencontrait un déficit financier important, jusqu’à finalement estimer l’équation intenable financièrement, malgré l’indemnité de compensation annuelle de 1,4 million d’euros versée par la Camy.

L’UCPA avait donc jeté l’éponge, versant au passage plusieurs centaines de milliers d’euros d’indemnités de rupture de ses deux Délégations de service public (DSP), une pour chaque piscine. La Camy, à la fin de l’année dernière, avait alors relancé un appel d’offre pour une unique DSP, repris lors de la fusion au sein de GPSEO * au 1er janvier dernier. C’est Vert marine qui a été cette fois choisie, et assumera la gestion des deux équipements dès septembre.

« Depuis que la société existe, en 1992, nous avons répondu à tous les appels d’offres de Mantes, notamment pour la patinoire, mais nous n’avons jamais gagné, rappelle Jean-Pascal Gleizes, le patron de Vert marine, natif de la commune dont il est parti à l’âge de 15 ans. Finalement, la patience et la pugnacité ont été récompensées. »

Sa société, située dans la banlieue de Rouen (Seine-Maritime), est déjà gestionnaire des piscines de Conflans-Sainte-Honorine et de Meulan-en-Yvelines. « Conflans fonctionne très bien [en fréquentation], indique le dirigeant. Nous avons repris Meulan dans des conditions un peu difficiles, avec des difficultés structurelles et conceptuelles lors de sa construction, mais ça va plutôt mieux depuis. »

D’après lui, « la problématique [de la faible fréquentation] concerne beaucoup plus Aquasport, on pourrait raisonnablement espérer beaucoup plus que 45 000 entrées en pratique libre ». Alors, pour améliorer la situation, « nous allons mettre en place une stratégie tarifaire très différente », avance-t-il. Il compte ainsi lancer un abonnement en pratique libre pour 20,90 euros mensuels, sans engagement et donnant accès aux deux piscines.

Jean-Luc Gleizes estime par ailleurs que le chantier du nouveau quartier Mantes université, autour d’Aquasport, « est une raison complètement objective » expliquant partiellement l’échec jusqu’à présent. « L’UCPA avait un déficit annuel post-subventions de 700 000 euros, ce qui était difficilement tenable », complète le patron de Vert marine de l’augmentation de 500 000 euros du versement annuel de GPSEO.

* GPSEO est issue de la fusion, le 1er janvier 2016, de six intercommunalités de la vallée de Seine, de Rosny-sur-Seine à Conflans-Sainte-Honorine. Elle est responsable de nombreux services publics, de l’entretien des routes au ramassage des déchets en passant par l’approvisionnement en eau potable.

Deux piscines en chiffres

Mantes-la-Jolie – Aqualude, relevés sur les 12 mois de l’année 2014 : environ 137 000 entrées, dont 101 000 de pratique libre, 8 800 d’activités, 22 000 scolaires et 3 800 passages des clubs.

Mantes-la-Ville – Aquasport, estimation sur 13 mois de décembre 2013 à décembre 2014 inclus : environ 60 000 entrées, dont 45 000 de pratique libre, 6 000 d’activités, 12 000 scolaires et 3 000 passages des clubs.

Enfants : des inscriptions trop tardives pour les mamans

La transition entre gestionnaires des deux piscines du Mantois n’a pas fait que des heureux. En effet, il est impossible d’inscrire ses enfants pour l’an prochain avant au minimum mi-juillet, posant problème à ceux qui souhaitaient anticiper les activités de la prochaine année scolaire, notamment compte tenu du nombre de places limitées pour certains apprentissages.

« J’inscrirai ma fille à Porcheville, où je vais payer plus cher. On a deux belles piscines qu’on ne peut malheureusement pas utiliser », explique ainsi Karima, 32 ans et mère de deux enfants. Cette Mantevilloise assure que d’autres parents de la commune vont faire de même : « Ils ne connaissent pas les activités qu’ils vont proposer, ni les horaires. Nous, on ne peut pas attendre mi-juillet, voire septembre, pour une inscription.»