Le Relais val de Seine, une entreprise à but « socio-économique »

Bâties sur un modèle économique très particulier, les entreprises du Relais font figure d’exception.

Au Relais chantelouvais, l’insertion dans le marché du travail prime sur le profit.

Malgré l’omniprésence de ses bornes, le réseau d’entreprise Le Relais reste pourtant bien méconnu. Le Journal Local est donc allé à Chanteloup-les-Vignes, à la rencontre de cette entreprise très particulière, fondée sur l’aide à l’insertion avant tout. Le réseau Relais, créé en 1984, est une société pas comme les autres, car son statut est celui d’une entreprise à but « socio-économique » : elle vise le profit social plutôt qu’ économique.

Elle est aujourd’hui la première collectrice de textiles en France, et est intégrée au mouvement Emmaüs. Blanches, d’une hauteur d’environ deux mètres, en acier, les bornes des Relais font aujourd’hui partie intégrante de notre paysage urbain. Au nombre de 18 000 dans toute la France, on les trouve désormais dans presque toutes les villes. Mais peu savent vraiment ce qui se cache derrière ces grands conteneurs blancs.

« La collecte a pour but de créer des emplois et d’aider les personnes éloignées du marché du travail à s’y insérer, explique Floriane de Laubelle, chargée de développement au Relais val de Seine de Chanteloup-les-Vignes. Nous sommes une entreprise d’insertion, c’est notre raison d’exister. » Dans ce Relais, une centaine de personnes sont employées. Parmi elles, 50 % sont en contrat d’insertion, et sont suivies au minimum deux ans afin d’élaborer un projet solide.

Effragé, employée depuis plus d’un an au Relais val de Seine de Chanteloup-les-Vignes, a ainsi pu, au fur et à mesure de nombreuses réunions, établir un projet professionnel solide : « Dès que je finis mon contrat ici, je vais faire une formation d’auxiliaire de vie ». Un projet avec de grandes chances d’aboutir, puisqu’environ 65 % des employés en insertion professionnelle obtiennent un emploi moins de trois mois après la fin de leur contrat au Relais val de Seine.

C’est la collecte gratuite des vêtements qui permet à l’entreprise de se développer sur un tel modèle. « Les tonnages de vêtements collectés se maintiennent. Heureusement, puisque c’est ça qui nous permet de faire de l’insertion professionnelle, analyse la chargée de développement du Relais chantelouvais. Ceci dit, il y a encore beaucoup de vêtements qui ne sont pas donnés, qui dorment dans les armoires, ou pire, jetés dans les ordures. »