Antennes-relais : vers une implantation nécessaire ?

Ils peuvent être personnellement opposés aux implantations d’antenne-relais. Mais dans certaines communes, l’absence de réseau téléphonique pousse les maires à y réfléchir.

« Vous m’entendez mieux comme ça ? Je suis au premier étage. » Même dans la mairie d’Evecquemont, il est parfois difficile pour la maire Ghislaine Senée (EELV) de capter le réseau téléphonique et d’entretenir une conversation. A l’heure où ces questions deviennent indispensables pour attirer de nouveaux habitants, la maire épiscomontoise a choisi d’installer prochainement une antenne-relais, à proximité du massif de l’Hautil et de la route départementale 922.

Dans la vallée de Seine, les projets d’installation d’antenne-relais, que l’on soit pour ou contre, sont régulièrement d’actualité. A Conflans-Sainte-Honorine, l’opérateur Free mobile s’est fait refuser deux fois par la mairie son projet d’implantation dans la zone d’activité des Culs baillets. A Triel-sur-Seine, après s’être fait refuser son permis d’aménagement sur l’avenue de Poissy par la mairie, Free mobile pourrait s’installer à proximité du château, là où sont ses concurrents.

A Evecquemont, le projet a été présenté lors d’une réunion publique le 30 mars dernier, en présence de Bouygues Telecom qui va installer une antenne. « J’avais été contre un projet de SFR il y a environ dix ans. A l’époque il y avait une pétition que 190 foyers avaient signée », rappelle Ghislaine Senée, dont la décision peut surprendre. « Au bout de dix ans, les besoins changent, justifie-t-elle. On ne peut plus voter contre ce type de projets. » C’est pourquoi, si elle n’a pas voté contre, elle s’est abstenue de le voter au conseil municipal.

Cette opposition, Bouygues Telecom s’en rappelle également : « Nous avions fait une tentative il y a quelques années de couvrir la commune en y implantant une antenne. Une réunion avait été organisée mais l’ambiance avait été plutôt hostile. » La situation a visiblement évolué depuis. « Tout le monde m’en parle, souligne Ghislaine Senée. Avoir un meilleur réseau permettrait de revitaliser le centre bourg et d’attirer de nouveaux arrivants. »

Des demandes de riverains qui se retrouvent également à Triel-sur-Seine. « Certains Triellois, nous ont fait une demande car ils sont chez Free », détaille Michel Poirot, adjoint à l’urbanisme. Avant de rappeler que « depuis l’automne, il existe une nouvelle réglementation » qui impose aux opérateurs d’informer par écrit le maire ou le président d’intercommunalité pendant la phase de recherche, et de lui transmettre un dossier
« deux mois avant le dépôt de la demande d’autorisation d’urbanisme ».

Cette demande implique également que le dossier doit être mis à consultation du public sous dix jours après la réception du dossier par la mairie. Et si le premier projet de Free a essuyé un refus, un deuxième projet est en cours « avec l’accord de la mairie ». Toutefois, « rien n’est définitif », tempère l’élu. Qui ajoute : « Le dossier est consultable à la mairie. Chacun peut y faire ses observations. »

Retour à Evecquemont, de l’autre côté du massif de l’Hautil, où un projet de Free avait également été refusé. « L’antenne faisait cinq mètres, ce qui est trop haut », indique Ghislaine Senée, qui souhaite une antenne « sobre, cachée par les arbres ». Avant de conclure : « Elle ne sera pas installée avant la validation du plan local d’urbanisme. »