Travaux du RER E : les riverains peu convaincus par les mesures anti-bruits

Lors d’une réunion d’informations organisée par la SNCF, plusieurs riverains du chantier du RER E se sont plaints des nuisances sonores ou de problèmes de concertation.

Jeudi 19 octobre, le théâtre de Poissy a accueilli une centaine de personnes à l’occasion d’une réunion publique organisée par SNCF Réseau afin de présenter le chantier du RER Eole et les mesures anti-bruit prises durant les travaux. Le public, composé d’une centaine de citoyens éclairés sur le sujet, n’a lui rien laissé passer. Calendrier, nuisances sonores, problèmes de concertation ou encore avenir du RER A, ont également été évoqués.

Pendant qu’elle détaille les opérations du chantier à venir, pour l’élargissement du pont de la rue de la Gare et la création d’un mur de soutènement, Clotilde de Rocquancourt, directrice du projet à Poissy insiste sur la nécessité « d’avoir le meilleur équilibre possible entre les travaux, la circulation et la vie du quartier ». Responsable de la maîtrise d’ouvrage, Yann Chavatte poursuit : « Les travaux sont incompatibles avec la circulation des trains. C’est pour cela qu’ils sont réalisés entre 22 h et 5 du matin. »

Les plus gros travaux seront réalisés les week-ends : « Il y en aura trois en 2018 et sept en 2019. Les entreprises concernées devront mettre en place des mesures anti-bruit. » Il met également en avant le fait, « qu’une campagne d’isolation acoustique des logements concernés a été menée ». Pour les bâtiments jouxtant les travaux, l’installation « d’écrans anti-bruits, l’isolation de certaines façades » sont envisagés.

« L’enquête publique montre que la situation s’est dégradée, répond Michel Agnola, habitant l’île des Migneaux et membre du collectif des riverains des berges de Seine. On est passé de 65 à 95 décibels relevés. Vous avez 30 millions d’euros, qu’allez-vous faire pour une insertion durable des mesures anti-bruits dans l’environnement ? »

Si le riverain préférerait que soient mis en place des murs de soutènement bas, ce n’est pas le cas de Xavier Gruz, directeur du projet : « Il faut examiner les blocages en termes de sécurité ou d’évacuation de voyageurs. Mais nous avons pris des engagements pour limiter les impacts sonores, mais cela prendra du temps. » Il faudra donc que les riverains attendent avant de jauger de ces mesures anti-bruits.

Des riverains qui se sentent isolés

« Habitant rue de la Gare, on pensait qu’on serait conviés à la visite de ce lundi, mais visiblement ce n’est pas le cas, déplore Véronique Etienne. De plus, nous n’avons pas été concernés par les travaux d’isolation. L’appartement en tremble. » Plusieurs autres riverains, de la rue de la Gare ou de la rue Emile Zola ont également souligné un « manque de concertation », n’ayant pas vu les agents de la SNCF passer dans les résidences. « Cela fait 18 mois que nous attendons des réponses », commente cette résidente de la rue Emile Zola. « Nous viendrons faire des mesures », a répondu Xavier Gruz, le directeur du projet.